La fin de la zététique à la faculté des sciences de l’université Côte d’Azur

C’est en 1993 que, pour la première fois en France, un enseignement spécifique de la zététique (l’art du doute) voit le jour en tant que module d’enseignement autonome. Mis en place par le physicien Henri Broch à la faculté des sciences de l’université de Nice Sophia Antipolis, il a fait partie pendant de très nombreuses années du cursus de base des étudiants en science. Le succès rencontré par cette formation a contribué à la création, en 1998, du Laboratoire de zététique de l’université. L’équipe de ce « centre de recherche et d’information sur les phénomènes dits “paranormaux” » [1] mènera de nombreuses études jusqu’à sa mise en sommeil, en 2015, suite au départ à la retraite de son fondateur.

L’enseignement s’est, quant à lui, poursuivi avec une équipe de quatre enseignants jusqu’à la rentrée 2019 où la direction de la faculté a décidé de le supprimer. Il était jusqu’alors hébergé dans les locaux de l’université, au Centre d’analyse zététique (CAZ), association loi 1901 émanant du Laboratoire de zététique. Cette association s’est fixé pour mission de poursuivre des actions à destination des étudiants et du grand public (participation à la Fête de la science, conférences, expositions, etc.). Ses ressources documentaires (dont une bibliothèque bien fournie) étaient mises à disposition des étudiants de l’université. Le CAZ a été prié tout récemment de quitter les lieux au motif d’une « restructuration », sans proposition de relogement [2].

C’est fort regrettable. La formation des étudiants à l’esprit critique reste pourtant une nécessité face à un paysage médiatique et communicationnel marqué par la désinformation.