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Les médecines traditionnelles reviennent à la mode !

Publié en ligne le 23 août 2005 - Santé et médicament -

Un des grands plaisirs de mes rares séjours parisiens c’est, dès potron-minet, le petit déj’ « crème/croissant chaud » au bistrot du coin (je sais, à 3 ou 4 € les 10 cl de café au lait, c’est un plaisir de rupin !).

Quel rapport avec notre sujet du jour ?... Ah oui ! C’est dans ces bistrots matinaux qu’il est vraiment possible d’évaluer, in-situ, la réalité (observable, mesurable et reproductible) de la vinothérapie au quotidien.

Dès 8h ils sont là, en enfilade le long du comptoir, les curistes du petit matin.

La main tremblante, le dos voûté et les pensées comateuses, ils avalent cul-sec, en solitaire, une ou deux unités de l’automédication vinothérapique de leur choix.

Y’a les adeptes de l’élixir blanc et y’a les adeptes de l’élixir rouge. Sûrement que le choix de la couleur est plus culturel que génétique. Mais d’un autre côté la galénique est tellement primordiale dans l’optimisation de l’effet placebo lié à tout traitement pharmacologique, qu’on ne saurait passer outre !...

Dans le même temps, ils fument avec résignation — comme on accepte une punition méritée —, leur première cigarette de la journée. Celle qui fait tousser et cracher.

Et puis, peu à peu, le traitement fait son effet. La main se calme et cesse de parkinsonner. Le dos se redresse. Le rose terne et violacé des joues et du pif s’éclaire soudain à la lumière tamisée d’un sourire presque enfantin.

Le curiste du petit matin redevient enfin quelqu’un de bien.
C’est le bon moment pour la deuxième cigarette, celle qui s’aspire à longues bouffées. Sans tousser. Seulement pour « rien que du bonheur ».

Car il faut le savoir si on s’intéresse de près aux médecines traditionnelles : la vinothérapie est généralement accompagnée, en traitement complémentaire, d’une intense tabacothérapie dont le bienfait des alcaloïdes qu’elle dispense n’est un secret pour personne.

C’est l’heure des commentaires, graves ou zinzins, avec les voisins de zinc.

« Wouôô le Zizou ! Comment qu’il les a fait tourner en bourriques les Ivoiriens !  »

« Les Ivoiriens, y voient pas grand chose » (rires qui se répandent tout au long du comptoir).

« Ha-Ha-ha ! Ti-Louis t’en manques jamais une, toi ! »

« C’est comme l’avion, vous avez vu comme ça dégringole en ce moment ! rajoute Ti’Louis, (silence), c’est pour ça que moi tu me verras toujours devant un zinc, mais jamais dedans ! » (re-rires).

« Pour les familles qui restent, c’est quand même dur... » (un ange passe...).

Chacun recommande un verre, comme pour boire à la santé des victimes décédées.

« Hier, j’ai encore rejoué Duchesse du Berry dans la quatrième. T’avais raison, depuis deux mois elle court pas entre les haies, elle danse le cha-cha-cha. Faut espérer qu’ils nous la droguent pas ! ».

Sur ce, Charlot fait mine de repartir.

« Tu nous quittes déjà ?... Allez Charlot, j’t’en r’mets un p’tit ? (aparté : C’est pour moi patron !...) T’ vas pas r’partir sur une jambe quand même ! ».

Nouveaux rires, car chacun sait que Charlot ne refuse jamais d’en « r’prendr’ un p’tit ». Même quand il est déjà sur 3 ou 4 jambes.
Dame ! Au prix où est la vie d’aujourd’hui !... Quand on peut bénéficier de temps en temps de soins gratuits sans être obligé d’aller à l’hôpital, pourquoi s’en priverait-on ? !...
C’est pour ça qu’moi j’vous l’dis : vive la vinothérapie !