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Yves Lignon récidive

Publié en ligne le 23 novembre 2005 - Paranormal -

Henri Broch nous communique :

Suite de l’affaire Lignon...Le livre Devenez sorciers... venant d’être publié aux éditions France-Loisirs, Yves Lignon a déposé une nouvelle plainte pour diffamation (attaquant G. Charpak, H. Broch et les éditions France-Loisirs) devant le tribunal de grande instance de Paris et demande 50.000 euros de dommages et intérêts pour le « préjudice subi ».

Bigre ! Un euro symbolique demandé il y a quelques mois... 50.000 euros aujourd’hui. Quelle inflation !


20 juin 2003 :

2 audiences de procédure devant la 1ère chambre du TGI de Paris :

 lundi 23 juin 2003 à 13h30 (concerne la procédure "Toulouse")

 mercredi 25 juin 2003 13h30 : fixation du calendrier dans la « nouvelle » affaire (réédition par France-Loisirs de Devenez sorciers...) où Y.Lignon demande 50.000 euros


23 juin 2003 :

Lundi 23 juin 2003, au TGI de Paris, Y. Lignon n’était pas représenté.

L’affaire a été renvoyée au 9 juillet 2003. A cette audience, le Tribunal devrait constater le désistement du plaignant et se prononcer sur la demande (faite par G. Charpak et H. Broch) de condamnation de Y. Lignon.


Suite...

L’affaire devait être jugée - après plusieurs reports - le 29 janvier 2004 mais, une fois de plus,... on reporte !

M. LIGNON a sollicité un délai pour conclure dans la procédure en diffamation et l’affaire a été renvoyée à l’audience de mise en état le 24 mars 2004 dans l’attente de ces conclusions.


1 avril 2004... ce n’est pas un poisson !

L’affaire a renvoyée au 2 juin 2004 pour clôture.

Il est probable que l’affaire sera plaidée à l’automne 2004, peut-être même vers décembre...


Audience du 12 janvier 2005, affaire Lignon/Charpak-Broch

Rappel : Lignon attaquait Charpak, Broch et l’éditeur (2 éditeurs en fait), pour avoir (dit-il) ruiné sa réputation (?!) via l’affaire du mystère du sarcophage d’Arles-sur-Tech, la « Sainte Tombe ».

Pour faire court, outre le contenu du texte Charpak-Broch et le calcul de corrélation faux fait par Lignon (corrélation « eau de pluie » vs « eau dans le sarcophage »), les principaux termes du texte en cause étaient, en substance ou en forme : parapsyphile à la dérive, menteur (/auvent), et fabuleux "statisticien" en action.

Après les remarques techniques des avocats sur la recevabilité ou non de la plainte de Lignon...

Charpak a fait une intervention fort sympathique, ciblée large pas spécifiquement sur le sarcophage, et assuré que les charlatans style Lignon ou Teissier étaient nocifs pour la société et pour le développement d’un esprit scientifique dans la population.

Charpak s’adressant à Lignon a tiré le boulet : Teissier a des diplômes que vous n’avez même pas !

Trois témoins ont été entendus pour la défense (Charpak-Broch-Editeurs), aucun pour l’attaquant (Lignon). Bref aperçu des dires.

 Laurent PUECH (Assistant social) qui a explicité ce qu’il avait vu à Arles-sur-Tech (le sarcophage sans rien dessus), comment était situé le sarcophage et comment il s’était assuré via le curé d’Arles-sur-Tech qu’il n’y avait pas (après ses propres visites à lui, Laurent) et qu’il n’y avait jamais eu d’auvent au-dessus du sarcophage contrairement à ce qu’écrivait Yves Lignon.

 Patrick BERGER (Prof. agrégé de Sciences Physiques) a explicité pourquoi le "calcul" de corrélation de Lignon était faux et bien montré que le problème du sarcophage était résolu dès 1961 (encore contrairement à ce que clamait Lignon). Il a explicité qu’il fallait prendre en compte les valeurs (zéro, zéro) des deux mois sans pluie contrairement à ce qu’a fait Lignon dans son calcul de corrélation.

 Jean-Pierre KAHANE (Prof. d’université, Mathématiques) a explicité que la règle d’écolier (que dénonçait Lignon) était parfaitement justifiée et amplement suffisante et que des expériences avec des bouts de ficelle pouvaient également être des expériences de très grande importance (exemple historique à l’appui) et que cela montrait que M. Lignon ne comprenait pas grand chose à la démarche scientifique.

Il a également dit que Lignon n’était ni un mathématicien ni un statisticien et que les interrogations qu’il avait faites (encore une la veille de l’audition de son témoignage) de bases de données, avec plus de 400.000 auteurs mathématiciens et statisticiens, n’avait rien donné : Lignon est totalement inconnu au bataillon et il a... zéro publication scientifique.

Enfin ce mathématicien membre éminent de l’Académie des Sciences (eh oui, le principe d’autorité est important) a clairement montré que les calculs statistiques de Lignon étaient piteux et que, lui Kahane, sur le terme statisticien, il... aurait mis des DOUBLES guillemets ! (il l’a répété deux fois dans son témoignage et bien fortement).

L’information semble avoir été reçue 5 sur 5 par les juges.

L’avocat de Lignon ne savait plus très bien où aller et pour montrer, selon lui, la hargne, l’ire et la vindicte que le méchant loup Broch bavait sur l’agneau Lignon depuis de nombreuses années, il a... lu aux juges en direct un extrait (une douzaine de lignes) du livre de Broch Le Paranormal (Seuil).

Vous n’allez pas le croire, voici ce qu’il a lu :

« Afin de bien me faire comprendre, j’insiste sur le fait que le titre et la fonction ne sont en aucune manière ici supposés prouver la validité - ou la non-validité - de recherches parapsychologiques. Ce que je désire faire ressortir, c’est que l’on est en droit de se poser des questions sur la crédibilité d’expériences menées par un personnage qui se laisse attribuer des qualifications qu’il ne possède pas. En effet, que pensez-vous, dans la vie courante, de quelqu’un qui se dit, par exemple, architecte ou médecin sans l’être vraiment ? Bien sûr, vous regardez d’un œil amusé ce désir de paraître et d’“épater” la galerie, mais l’hilarité ne vous empêche certainement pas d’accorder une crédibilité nulle à un tel personnage.

Exit donc le ’“professeur” Lignon, exit le ’“laboratoire de parapsychologie” de l’université de Toulouse ! »

...[p. 92 de l’éd. poche de Le Paranormal]...

Non, c’est bien l’avocat de Lignon qui a lu ce texte.

Il a cloué son propre client.

Les avocats (un pour Charpak et Broch, un pour l’éditeur) ont ensuite ajouté à la charge de la barque et on a pu ainsi apprécier la production de pièces avec la précision clairement énoncée de « faux » et « usage de faux » (papier à en-tête de l’université de Toulouse-le Mirail trafiqué par Yves Lignon), etc.

En résumé :

Lignon présentait un visage fermé de 18 pieds de long, décomposé...

Il n’a même pas crié au martyre en sortie de la salle d’audience, il ne s’est pas présenté en nouveau Galilée. C’est dire s’il était KO debout.

Le jugement est mis en délibéré et sera rendu le 16 février
2005.


Audience du 16 février 2005 : Broch et Charpak vainqueurs par KO

(extrait de la minute N°2)

Le TRIBUNAL, statuant publiquement par décision contradictoire et en dernier ressort

REJETTE l’exception de nullité de l’assignation

DÉBOUTE M. Yves LIGNON de ses demandes

DIT n’y avoir lieu à faire application de l’article 700 du nouveau code de procédure civile

CONDAMNE M. Yves LIGNON aux entiers dépens, qui pourront être recouvrés par Me Matthieu BOISSAVY, avocat, conformément aux dispositions de l’article 699 du nouveau code de procédure civile

Lire l’intégralité du jugement Minute N°1 et Minute N°2