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Notre Terre qui êtes aux cieux

Publié en ligne le 10 décembre 2012
Notre Terre qui êtes aux cieux

Jean-Louis Heudier et Maurice Galland
Éditions book-e-book, 2010, 75 pages, 9,90 €

Quand un astronome de l’observatoire de Nice (Jean-Louis Heudier), soucieux de vulgarisation et de promouvoir la dimension scientifique de la culture, et également passionné de théâtre, rencontre le « directeur du théâtre libre de St-Étienne » (Maurice Galland), qui collaborait également aux « étés-astro » du centre de Saint-Michel l’Observatoire, cela ne peut que produire une de ces associations aussi naturelles que réussies, où chaque domaine enrichit l’autre, faisant du tout plus que la somme des parties.

L’astronome se découvre comédien et les deux hommes écrivent une pièce de théâtre qui brosse habilement les controverses qui ont accompagné la marche de la science et, notamment, la place de la Terre et de l’homme dans l’Univers. Vaste programme, qui n’est somme toute que survolé, le spectacle paraissant s’adresser en priorité aux grands enfants ou adolescents... Beaucoup d’adultes apprendront aussi (ou réviseront) des éléments intéressants mais on reste en général dans des données assez connues.

L’idée principale, reprenant celle des dialogues de Galilée, est de faire converser deux personnages, Profero et Domino, représentant deux façons de voir le monde qui se sont opposées depuis la nuit des temps. Il y a le sceptique, qui cherche à comprendre, et le croyant, qui croit tout savoir. Mais là où les auteurs ont été le plus inspirés, me semble-t-il, c’est de ne pas avoir fait du personnage de Domino (le « croyant ») une caricature : il n’est ni sectaire, ni intégriste, il est même intelligent, mais simplement trompé par quelques raisonnements erronés. Ainsi, il pouvait paraître légitime de constater que c’était le soleil qui « tournait » ! La plupart du temps, les données découvertes et mises en avant par Profero vont ainsi contre le « sens commun ». La faute commise par tous les « Domino » de l’histoire est donc bien davantage d’avoir rejeté et nié (excommunié, exécuté...) ces découvertes et leurs auteurs, bien souvent sans autre raison que la fidélité à un savoir erroné ou, bien sûr, à des textes sacrés.

Apprendre à changer d’avis pourrait donc être la morale la plus profitable de cette pièce de théâtre que j’aurais aimé voir, car parler du texte seul, comme je viens de le faire, est sans doute aussi un peu réducteur...

Publié dans le n° 300 de la revue


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Auteur de la note

Martin Brunschwig

Martin Brunschwig est membre du comité de rédaction de (...)

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