Accueil / Notes de lecture / Giordano Bruno

Giordano Bruno

Publié en ligne le 28 mars 2010
Giordano Bruno
Robert Langot
Éditions Portaparole, 2009, 261 pages, 18 €

Ce livre agréable à lire est à plusieurs égards original : d’abord, il a exigé un long travail de recherche et, ensuite, il ressemble à une pièce de théâtre composée de scènes très courtes.

Dans le fond, on ressent cependant une gêne : l’auteur décrit des rencontres entre Bruno et Galilée et entre Bruno et Campanella. Si le recours aux discussions fictives n’est pas illicite dans une œuvre littéraire, le lecteur doit pouvoir faire la part de la vérité, d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet peu connu du grand public. Or, Robert Langot ne prend pas la précaution de l’avertir. De plus, il attribue en 1591 à Kepler, à Bruno et à Galilée une importance excessive : en effet, Galilée était loin d’avoir sa notoriété des années 1610. Vingt ans auparavant, il n’était qu’un simple professeur de mathématiques. Bruno, de son côté, était un philosophe errant, inconnu y compris de ses inquisiteurs romains. La preuve : ces derniers ont même suspendu son procès pendant un an… le temps de lire ses œuvres !

Ajoutons à cela que Robert Langot dépeint Clément VIII comme un pape ébloui par la grandeur de Bruno, flatté par le fait que ce dernier envisage de lui dédicacer un livre. Pourquoi donc les inquisiteurs l’ont-ils brûlé ? Voici un mystère qui reste entier à la fin du livre, malgré les intrigues de haute politique décrites au long des pages.