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manifestation nationale du 10 décembre 2005 pour la défense et la promotion de la loi de séparation du 9 décembre 1905

Publié en ligne le 10 novembre 2005 -

COMMUNIQUE DE L’ASSOCIATION FRANCAISE POUR L’INFORMATION SCIENTIFIQUE

appel à participer à la manifestation nationale du 10 décembre 2005
pour la défense et la promotion de la loi de séparation du 9 décembre 1905

Le 9 décembre 1905, la République Française reformulait dans une loi aujourd’hui presque centenaire ce qui était déjà, lors de la constitution de l’an III, et qui est toujours, dans nos constitutions successives, un principe essentiel de notre collectivité politique : la séparation des églises et de l’Etat, permet d’assurer liberté de conscience (et d’expression de ces convictions dans le respect de l’ordre public) et égalité des droits entre les citoyens quelles que soient leurs convictions ou croyances, notamment religieuses.

La recherche scientifique et technologique, tout comme l’enseignement ou la mise en œuvre des sciences et des techniques, sont également concernés. Le siècle qui vient de s’écouler, avec l’attitude des chefs religieux, notamment catholiques, au regard de la pandémie du Sida, mais également avec le « lyssenkisme » ou l’anthropologie nazie, a permis de confirmer une fois de plus, de façon tragique, ce que la condamnation de Galileo Galilée et l’exécution de Giordano Bruno nous avaient déjà appris : la séparation entre les idéologies, y compris religieuses, et les Etats est une nécessité incontournable pour que les chercheurs, les enseignants, les médecins et personnels de santé, etc., ... puissent exercer leur activité et contribuer ainsi au progrès de l’humanité, sans à avoir à tenir compte des pressions des théologiens et des idéologues.

L’actualité de ce siècle qui commence n’est pas de nature à contredire les enseignements de l’histoire passée. Le lobbying religieux sur les gouvernements nationaux ou les institutions internationales est toujours extrêmement actif. Aux Etats-Unis d’Amérique, en dépit de la clause de séparation du 1er amendement, les pressions des idéologues conservateurs et des chrétiens fondamentalistes arrivent néanmoins à s’exercer tant en matière de recherche (financement fédéral de la recherche en matière de cellules souches embryonnaires), qu’en matière de santé (procréation, avortement, etc.) ou d’enseignement (créationnisme et intelligent design).

En France, la tradition républicaine de laïcité permet de contenir davantage que dans d’autres pays européens les prétentions récurrentes des églises et idéologies à faire entendre leur loi dans la vie publique contre la volonté générale des citoyens ; néanmoins, par exemple, les conditions d’exercice de la recherche en matière de biologie et biotechnologies (humaines, animales, végétales) et les pressions récurrentes, politiques ou religieuses, qui s’exercent sur le corps enseignant à propos du contenu des programmes (sciences naturelles, histoire, etc.), illustrent que les lobbies idéologiques et religieux tendent à profiter de toutes les failles des dispositifs de la laïcité républicaine et quelquefois y parviennent.
L’Association Française pour l’Information Scientifique, s’inscrivant dans la tradition du rationalisme des Lumières et de la révolution française, tient à réaffirmer, un siècle après l’adoption de la loi de séparation du 9 décembre 1905, que la séparation entre les religions et les Etats constitue la garantie, pour les chercheurs et enseignants des sciences, tout comme pour les professions scientifiques et de santé, de pouvoir exercer leur activité à l’abri des pressions des théologiens et des idéologues. De même, et de façon inséparable, cette séparation républicaine constitue la garantie, pour les confessions et convictions, de leur libre expression et du libre exercice des cultes dans la seule limite du respect de l’ordre public.

C’est pourquoi l’Association Française pour l’Information Scientifique se joint aux organisations qui appellent* à participer à la manifestation nationale :

Pour la défense et la promotion de la loi de séparation du 9 décembre 1905

Samedi 10 décembre 2005 à 14 heures 30, Place de la République, à Paris

le conseil d’administration de l’Association Française pour l’Information Scientifique,

le 7 novembre 2005,

par son vice-président, Michel NAUD


(*) Organisations appelant à la manifestation nationale du 10 décembre 2005 (liste non close)
Syndicats : CGT-FO, SNETAA- EIL, Fédération Efficacité-Indépendance-Laïcité (EIL).
Obédiences maçonniques : Grand Orient de France et Maçonnerie française (qui représente les neuf principales obédiences maçonniques françaises)
Associations de défense de la laïcité : Association du Chevalier de la Barre (75), Comité-Laïcité-République (CLR), Europe et Laïcité (CAEDEL), Fédération nationale de la libre pensée, Groupe La Barre d’Abbeville (80), Laïcité-Liberté, Union des athées, Union des familles laïques (UFAL), Mouvement des Maghrébins laïques en France (MMLF), Observatoire de la laïcité du Pays d’Aix (13), Club Laïcité, Union rationaliste (UR), Egale (Egalité-Laïcité-Europe), Coordination féministe laïque, Comité ornais de défense de la laïcité.
Autres associations : association Ailleurs ou d’ici mais ensemble (AIME) (75), Association Française pour l’Information scientifique (AFIS), Association Nantes-Atlantique pour l’Information scientifique (ANAIS - 44), Comité 1905-2005-Nantes (44), Faire le Jour (La Réunion), Institut Charles-Darwin international, Regards de Femmes (69), SAT-Amikaro (Esperanto), Emancipation (syndicale et pédagogique).
Associations hors de France : Fédération générale des instituteurs luxembourgeois, Ligue luxembourgeoise de l’enseignement, République et Laïcité (Portugal), Union internationale humaniste et laïque (IHEU), Europa Laica (Espagne), National Secular Society (Royaume-Uni).
Organisations, groupes et partis politiques : Parti radical de gauche, France radicale-Gauche démocratique et républicaine, Union des républicains radicaux, Réflexions (revue socialiste, laïque et républicaine), Pôle de renaissance communiste en France, République sociale, Forces militantes, Pour une République sociale (PRS), Parti des travailleurs


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