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Si j’étais la CIA attaquant les tours jumelles...

Publié en ligne le 13 août 2011 - Attentats du 11 septembre -

— Vous cherchez le responsable du complot ?

— Ça ne peut être que ce jeune stagiaire qui a été viré le 12 septembre 2001 de la CIA.

Comme bien souvent avec les croyances irrationnelles, il n’est même pas besoin de développer des trésors de science pour démonter les arguments surréalistes un par un, avec l’espoir impossible d’en finir un jour. Le simple bon sens peut suffire.

Qu’un groupe de fanatiques états-uniens logés par la CIA ou n’importe quel autre asile gouvernemental décide un jour, pour justifier une guerre pétrolière, de massacrer quelques milliers d’habitants de son pays, c’est hélas un scénario que l’histoire a rendu parfaitement crédible. L’idée de l’organisation d’un faux attentat par un groupe d’Américains n’est pas absurde en soi... mais, en l’occurrence, elle ne tient pas debout.

Pour s’en rendre compte, il suffit d’accepter comme un jeu morbide les hypothèses des complotistes : supposons donc un instant que la CIA ait voulu organiser l’attaque du 11 septembre. Son but ? Justifier la guerre, horrifier le pays. Faire croire en tout cas que l’attentat fut perpétré par des terroristes islamistes.

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Tout le monde s’accorde pour dire que les gars de la CIA, s’ils ne sont pas aussi finauds que certains films veulent nous le faire croire, ne sont pas nés de la dernière pluie pour autant. Un complot de cette envergure est à la fois dangereux et très délicat à mettre en place.

Les règles de base sont :
1. d’y faire participer le moins de monde possible pour éviter les fuites,
2. d’architecturer un scénario crédible, le plus proche possible de la réalité.

Eh bien, moi, si j’étais la CIA, je n’inventerais pas un avion fantôme sur le Pentagone ! Pourquoi ne pas dire que les terroristes ont envoyé un missile, si c’est vraiment une histoire de missile ? Dans le cas contraire, j’enverrais vraiment un avion sur le Pentagone. Ou alors, c’est un jeune stagiaire un peu limité qui a tout organisé. Je le vois d’ici annoncer en réunion : « et si on lançait un missile sur le pentagone, et après on dirait partout qu’en fait c’était un avion ? »...

Et puis, moi, si j’étais la CIA, je me douterais qu’il existe des gens dehors qui savent la même chose que moi. Alors de deux choses l’une : soit il est possible de faire s’effondrer les tours avec des avions, soit c’est impossible. Mais si on essaie de faire croire que c’est possible alors que non, on aura forcément des gens sur le dos pour nous dire que l’histoire des avions est impossible. Sans compter ceux qui pourraient retrouver les traces d’explosifs qu’on sera obligé de mettre en bas. Laissons tomber, faisons tout sauter à l’ancienne, ça évitera bien des ennuis.

Bien sûr, il y a de l’argent à se faire en achetant des puts ; mais, moi, si j’étais un copain de la CIA sans scrupule, je n’en achèterais pas des milliers un jour et plus rien ensuite ! J’en prendrais un peu chaque jour, pendant 30 jours, pour être discret. Même si le stagiaire me supplie : « Non non, prends-en 2000 le 6 septembre, c’est mieux. Tu ne risques rien ».

Publié dans le n° 296 Hors-série 11 septembre de la revue


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L' auteur

Nicolas Gauvrit

Chercheur en sciences cognitives au laboratoire Cognitions humaine et artificielle (CHArt) de l’École pratique des (...)

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