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Du côté de la science

Nouvelle datation de la fin des dinosaures

Publié en ligne le 2 août 2011 - Information scientifique -

Parce que rares sont les sites où des fossiles de dinosaures sont assez bien préservés, on dispose de peu d’informations précises sur le mode de vie de ces animaux, sur leur distribution dans le temps et l’espace et sur leur métabolisme. Les méthodes classiquement utilisées jusqu’à présent consistent à dater les couches de roches dans lesquelles sont découverts les fossiles. Il s’agit donc de méthodes de datation relatives qui ne permettent pas d’obtenir des âges précis pour les fossiles étudiés.

Une équipe de recherche de l’Université de l’Alberta (Canada) a développé une nouvelle méthode de datation Uranium-Plomb (U-Pb) qui consiste à mesurer les taux de plomb formés par désintégration de l’uranium radioactif qui s’est accumulé dans les os au cours de la fossilisation. Il s’agit alors d’une méthode de datation absolue, qui donne un âge exprimé en millions d’années.

Détail d’un petit chromo de la fin du XIXe siècle

En appliquant cette méthode sur le fémur d’un hadrosaure, dinosaure herbivore à bec de canard, découvert au Nouveau-Mexique, les chercheurs obtiennent l’âge de 64, 8 millions d’années, confirmé par des données paléomagnétiques, palynologiques (étude des pollens) et par la stratigraphie des mammifères retrouvés à proximité. Or, la disparition massive des dinosaures est datée de 65,5 millions d’années, à la limite du Crétacé et du Paléocène, suite à la chute de la météorite de Chicxulub (péninsule du Yucatan au Mexique) ou aux éruptions d’un intense volcanisme (les épanchements du Deccan en Inde) et à l’obscurcissement de l’atmosphère qui a résulté des projections de particules et de poussières dans l’atmosphère. Cette survie de 700 000 ans audelà de ce qui est communément admis pour les dinosaures, reste à expliquer et les chercheurs estiment que l’application de leur nouvelle technique de datation sur d’autres fossiles pourrait amener à une révision de la compréhension de l’extinction Crétacé-Tertiaire et la fin des dinosaures.

Source principale : J. E. Fassett, L. M. Heaman, A. Simonetti. Direct U-Pb
dating of Cretaceous and Paleocene dinosaur bones, San Juan Basin, New Mexico. Geology (2011) 39 (2) : 159-162.