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Le monde selon Monsanto

Publié en ligne le 6 mars 2008 - OGM et biotechnologies -
par Marcel Kuntz - Avant-propos de Michel Naud
Marie-Monique Robin est journaliste d’investigation. Elle a atteint la notoriété avec la réalisation en 1995 du reportage controversé « Voleurs d’yeux » sur la légende urbaine des trafics d’enfants afin de réaliser des prélèvements illégaux d’organes 1 2. Elle a réalisé depuis de nombreux autres reportages. Une de ses productions précédentes, diffusée sur CANAL+ en 2004 puis rediffusée sur ARTE en 2006, « Le sixième sens : science et paranormal  » 3, avait de nouveau attiré notre attention, en ce qu’il témoignait pour le moins d’une grande complaisance pour les pseudo-sciences et de difficultés réelles pour distinguer ce qui relève de l’imposture et ce qui relève de l’évaluation scientifique.

Son reportage « Le monde selon Monsanto », diffusé le 11 mars 2008 en première partie de soirée par la chaîne franco-allemande ARTE, est présenté comme la conclusion d’une « enquête magistrale et alarmante » qui mettrait en lumière « un projet hégémonique menaçant la sécurité alimentaire du monde mais aussi l’équilibre écologique de la planète » 4.

Nous aurions pu décider d’ignorer ce reportage. Notre décision de ne pas le faire a été mûrement pesée. Certes, après tout, le titre du film annonçait un regard pour le moins critique sur cette entreprise multinationale mais il ne présupposait pas pour autant une attitude hostile ou réservée envers les biotechnologies végétales. Par ailleurs, nous n’ignorions pas que le fait de commenter ce reportage, qui plus est de façon critique, ne manquerait pas d’être commenté dans les réseaux hostiles à l’utilisation des biotechnologies végétales dans l’agriculture et l’alimentation comme une complaisance coupable avec la société Monsanto.

Pour prendre notre décision, nous avons donc attendu de visionner le reportage, ce que nous avons pu faire puisqu’il a déjà été diffusé sur d’autres chaînes francophones (RTBF1, TSR2). Après visionnage de ce reportage, il apparaissait, en se limitant au seul champ de l’information scientifique, qu’il était truffé de contrevérités et d’approximations relayées sans esprit critique.

Nous avons donc considéré qu’il était de notre responsabilité d’alerter les téléspectateurs francophones contre les allégations colportées malheureusement une nouvelle fois avec ce reportage.

Nous nous devons d’ailleurs de regretter publiquement que ce soit une chaîne audiovisuelle du service public, réputée de qualité, qui se prête, alors que la représentation nationale est saisie de l’examen du projet de loi sur les biotechnologies, à une entreprise qu’il faut bien qualifier de désinformation.

Les passions se faisant volontiers véhémentes sur ce sujet sensible, nous entendons être clairs sur l’attitude qui est la nôtre au regard de cette alerte que nous lançons. Nous ne cherchons pas à identifier les motivations de l’auteure du reportage et ne lui prêtons aucune intention : seuls les propos tenus et rapportés dans le reportage sont traités. Nous ne nous préoccupons pas dans notre commentaire présent du reportage en général, des thèses (économiques, sociales, politiques, éthiques, etc.) qui peuvent se trouver y être véhiculées en particulier, ou encore des thèmes abordés qui sont sans rapport avec les biotechnologies végétales (agent orange, hormones de croissance, etc.) : nous avons réalisé le choix éditorial de nous borner à constater que, dans le déroulement de ce qu’elle considère comme étant sa démonstration, la documentariste relaie des informations fausses ou inappropriées relatives aux plantes génétiquement modifiées ; nous entendons rétablir la matérialité des faits en ce qui concerne les biotechnologies végétales ; nous restons en conséquence très factuels, avec des références précises, en reprenant les allégations du reportage dans l’ordre chronologique de leur apparition.

Michel Naud, 5 mars 2008



Le film « Le monde selon Monsanto » part du postulat que le passé (années 60 et début 70, voire avant) de la firme chimique Monsanto « éclaire ce qu’elle est ou prétend être aujourd’hui ». Les culpabilités passées, si elles sont avérées, amenant à la conclusion, leitmotiv du film, « on ne peut pas faire confiance à Monsanto, jamais ! ».

La posture générale peut être ainsi synthétisée :
a) les biotechnologies sont intrinsèquement dangereuses ;
b) les risques ne sont pas évalués comme ils devraient l’être ;
c) cette insuffisance est imputable à l’influence de Monsanto sur les instances d’évaluation.

Le cas de la production du L-Tryptophane serait l’illustration première de la déficience des instances d’évaluation : il s’agit bel et bien d’un véritable accident industriel imputable à une mauvaise filtration pouvant laisser passer un contaminant (Belongia et al. (1990). An Investigation of the Cause of the Eosinophilia-Myalgia Syndrome Associated with Tryptophan Use", The New England Journal of Medicine, 323(6) :357-365) ; signalons d’ailleurs qu’il ne s’agissait pas d’un produit végétal mais bactérien, et que la firme responsable n’était pas Monsanto, ni même américaine, puisqu’elle était japonaise (Showa-Denko KK).

Afin d’examiner la validité scientifique du film, ce texte se concentrera sur les seuls arguments scientifiques relatifs aux seuls OGM. Les autres thèmes, Agent Orange, hormone de croissance bovine recombinante et l’herbicide RoundUp, tout comme les autres aspects (économiques, sociaux, etc.), mériteraient aussi d’être commentés mais le choix a été réalisé de se focaliser sur les arguments scientifiques maltraités dans le reportage.

Argument n° 1 : le principe d’équivalence substantielle aurait conduit à considérer les OGM comme équivalents aux autres aliments, et donc à ne pas les évaluer

Dans les années 90, un débat a porté sur les risques potentiels des applications de la transgénèse (sont-ils de nature différente de ceux des autres variétés végétales ?) et sur la façon de les évaluer. Le concept de substantial equivalence a été proposé comme un outil d’évaluation des incertitudes, dans un cadre d’harmonisation des approches étatsunienne et européenne (1). Il s’agit d’une méthode comparative de l’OGM avec un organisme reconnu comme sûr (en raison d’un long usage antérieur), c’est-à-dire la variété non-OGM la plus proche (hormis le transgène). La réalisatrice du film a, quant à elle, compris qu’il s’agissait d’un principe dispensant l’OGM d’études ! Il s’agit donc d’un contre-sens complet.

Ce principe a évolué depuis l’origine : il est aujourd’hui considéré comme une étape (impliquant des analyses vérifiant expérimentalement la composition équivalente en substances chimiques) vers d’autres études (tests toxicologiques sur rongeurs par exemple), si nécessaire.

La principale faiblesse de ce passage du film est qu’il assimile des risques théoriques à des risques avérés, et un débat sur ces risques à une preuve de la dangerosité.

Argument n° 2 : le « lanceur d’alerte » Arpad Pusztai aurait été sanctionné car ses travaux montreraient la dangerosité des OGM

Le 10 août 1998, Arpad Pusztai annonça à la télévision britannique qu’il était en mesure de prouver que les plantes transgéniques pouvaient entraîner des effets inattendus (sur des rats en l’occurrence). Il s’agissait d’une lignée de pomme de terre expérimentale (n’appartenant pas à Monsanto). Que cette annonce ait suscité une excitation médiatique est étonnant en soi car, dans un passé récent, trois variétés de pomme de terre conventionnelles n’ont pu être commercialisées pour cause de présence intempestive de substances toxiques, sans que cela n’attire l’attention de la presse … De plus, si une variété OGM devait se révéler, à l’étude, impropre à la consommation, elle ne serait pas commercialisée, sans que cela préjuge du cas des autres OGM : les évaluations se font, et doivent se faire, au cas par cas.

Contrairement à ce qui est dit dans le film, le directeur de l’Institut de recherche de Pusztai n’était pas au courant des soi-disant résultats de son chercheur : submergé d’appels de la presse le lendemain de l’interview, incapable de répondre, il mena une enquête qui lui suggéra qu’aucune donnée fiable n’était en possession de Pusztai. Ce dernier n’a d’ailleurs jamais publié dans un journal scientifique ses affirmations médiatiques (sa publication d’octobre 1999 ne reprend pas la plupart de ses allégations de 1998). Il y a donc eu une entorse grave à la déontologie scientifique qui veut que les données soient d’abord publiées dans un journal scientifique (et ainsi soumises pour examen critique par tous) avant médiatisation : dans le cas contraire, les affirmations ne peuvent être vérifiées, ce qui ouvre la voie à toutes les allégations fantaisistes.

Pusztai persiste aujourd’hui dans sa posture victimaire, mais en fait il n’a jamais convaincu la communauté scientifique, et encore moins la commission qui l’a entendu et qui a conclu a des résultats « deeply flawed ». Tous les éléments du dossier sont présentés dans la référence (2, de manière équilibrée (y compris sa défense par quelques personnes qu’il a lui-même sollicitées).

Argument n° 3 : l’évaluation du soja transgénique serait insuffisante et montrerait des anomalies sur les animaux

Parmi les amis de Pusztai figure Ian Pryme (ils ont collaboré à de nombreuses reprises). Dans le film, Pryme « décortique » une publication de Hammond et collaborateurs (3) décrivant l’évaluation du soja génétiquement modifié (GTS ou 40-3-2) de Monsanto. Bien que publiée dans un journal scientifique reconnu, l’étude de Hammond et al. serait, pour Pryme, « de peu de valeur » et de la « mauvaise science ». Précisons que Pryme était un scientifique compétent, mais que l’on voit mal en quoi ses travaux scientifiques lui permettent de remettre en cause une publication peer-reviewed et qui, depuis sa publication en 1996, n’a été contestée par aucun spécialiste du domaine.

Examinons en détail l’un des arguments à charge contre le soja GTS de Pryme. La publication montrerait une coloration plus prononcée du foie de rats gavés de ce soja ! Précisons d’abord que cette publication jugée « minimaliste » a examiné les effets sur des rats mais aussi sur des poulets, des poissons et des vaches laitières (sans anomalies). Que lisons-nous page 723 ? Plusieurs individus ont présenté une coloration plus sombre du foie (tous les autres paramètres étant normaux) chez les rats gavés du soja GTS. Effectivement. Ce que Pryme omet de préciser est que cette même caractéristique a également été observée chez les rats nourris de soja contrôle (non OGM) et n’est donc pas liée à la modification génétique, mais plus probablement à la consommation, en quantité élevée, de soja cru.

Précisons, car le film omet de le mentionner, que deux autres publications de 1996 montrent, pour ce même soja, par rapport à un soja contrôle, une composition similaire en nutriments et anti-nutriments (4) et que la protéine spécifique du soja GTS ne montre pas d’effet dans des tests de toxicité aiguë (5). De plus, une publication de 2005 montre que l’introgression du transgène dans d’autres variétés de soja ne change pas leur composition en substances principales (6). Mêmes résultats quand le soja est cultivé en Europe (Roumanie) (7). Une étude de l’Université d’État du Dakota du Sud, sur plusieurs générations de souris nourries de ce soja, n’a pas révélé d’anomalies (8). Toujours dans la liste des omissions du film, une étude d’un groupe hospitalier danois qui ne montre pas de problème d’allergie pour ce soja (9). Et pour finir, citons l’avis européen (10).

Argument n° 4 : les échecs du coton Bt pousseraient les paysans indiens au suicide

L’efficacité du cotonnier Bt n’est pas celle du maïs Bt. Les générations actuelles de cotonniers génétiquement modifiés permettent de réduire significativement le nombre d’épandages d’insecticides (d’un facteur trois à quatre) mais ne les abolissent pas pour autant complètement : les variétés actuelles de cotonnier ne sont pas protégées contre tous les ravageurs et cette protection est variable suivant la saison (11, 12, 13).

Même si certains épandages restent nécessaires, ces résultats positifs des cotonniers Bt, cultivés dans neuf pays en 2007, suffisent à expliquer que la part des agriculteurs indiens acquérant des semences biotechnologiques soit passée de 0 (en 2001) à 63 % (en 2007 ; soit 3, 8 millions d’agriculteurs) (14). Les difficultés rencontrées localement doivent être analysés en fonction des situations locales (15), sans oublier qu’en Inde ont pignon sur rue des vendeurs de variétés non-certifiées, quelquefois vendues comme transgéniques (Bt) alors qu’elles ne le sont pas.

En résumé, le film met en scène des événements dramatiques, réalise une sélection partielle et partiale de l’information et désigne un coupable – les OGM – : il relègue artificiellement au second plan le rôle des facteurs les plus souvent invoqués pour expliquer ce phénomène initialisé bien antérieurement à l’introduction des semences biotechnologiques, à savoir le surendettement et l’usure (16) et omet totalement les études qui montrent des bénéfices pour les cultivateurs de Bt (17). Le film omet aussi de mentionner que l’entreprise américaine Monsanto n’est plus la seule à vendre des semences biotechnologiques de cotonnier en Inde (18, 19) et que la recherche publique y développe ses propres variétés OGM (20).

Argument n° 5 : le maïs transgénique envahirait le Mexique et produirait des formes monstrueuses

Le film donne le beau rôle à Ignacio Chapela qui prétend avoir détecté, au Mexique, la présence de transgènes en provenance de maïs OGM des États-Unis. Le fait que les travaux de ce chercheur aient été contestés, contredits par d’autres et désavoués par la revue Nature (voir 21, pages 28-29) est passé sous silence dans le film : Chapela serait la victime d’une « campagne de diffamation » ! N’est pas mentionnée non plus la réflexion exemplaire, déjà menée, sur les implications qu’auraient l’utilisation de maïs transgéniques au Mexique (22), ni l’analyse de Bellon et Berthaud (23) montrant que ce n’est pas la présence d’un transgène qui nuirait à la biodiversité du maïs dans ce pays mais l’abandon des pratiques de sélection traditionnelle des fermiers paysans.

Des sommets sont atteints lorsque sont montrées des images de mutation affectant la morphologie florale et qui seraient susceptibles de se diffuser dans les maïs mexicains. Ce qui est montré (le film parle d’une espèce locale) est en fait une crucifère nommée Arabidopsis thaliana, plante modèle de laboratoire, utilisée entre autres pour étudier le développement floral, grâce notamment à ces mutations (dites homéotiques). Précisons, pour sortir de la vision apocalyptique du film, que certaines de ces mutations, qui peuvent apparaître spontanément, procurent le caractère « fleurs doubles » particulièrement apprécié des amateurs de fleurs ! Pour faciliter la recherche, ces caractères peuvent être créés par transgénèse, grâce à la propriété du transgène de s’insérer aléatoirement dans le génome (au moment précis de la transformation, mais plus dans les lignées sélectionnées). Le film insinue que ces événements aléatoires pourraient survenir par croisements d’une lignée transgénique de maïs avec des variétés non-transgéniques. Ce qui est faux puisque la lignée transgénique commercialisée possède une seule insertion, qui est stable, et ne saute plus aléatoirement dans le génome. Ces affirmations sont, de plus, parfaitement grotesques quand on sait que plus de la moitié du patrimoine génétique du maïs est formée, sous l’effet des mécanismes de l’évolution (mutations, sélection naturelle), d’éléments génétiques résultant d’insertions de fragments d’ADN, générés par le maïs lui-même nommés rétro-transposons…

Ces connaissances scientifiques n’empêchent pas un militant anti-OGM – que l’on voit manipuler sans scrupules des paysans en leur montrant des images de « monstres » (par exemple, plantes avec trois épis) – de prétendre qu’il s’agit de maïs transgéniques, qu’il faut arracher sous peine de les voir envahir les champs de maïs traditionnel.

En guise de conclusion

À la formulation d’une hypothèse classique selon laquelle les biotechnologies végétales constitueraient, pour l’entreprise américaine Monsanto, un choix stratégique en faveur de la biologie la repositionnant par rapport à la chimie, son métier d’origine, le film préfère prêter à Monsanto l’intention de « contrôler la nourriture » et les « populations du monde ». L’objet du reportage est de documenter cette opinion, mais force est de constater qu’il est truffé d’allégations pseudo-scientifiques. Comme la plupart des personnes convaincues par avance du caractère néfaste des OGM tout comme des motivations des entreprises biotechnologiques, la réalisatrice, non outillée pour faire le tri entre le vrai et le faux sur le plan scientifique, ne se montre ainsi perméable qu’aux seuls arguments allant dans le sens de ses a priori et expose aux téléspectateurs l’image d’un monde binaire, avec des bons et des méchants.

Marcel Kuntz, 3 mars 2008
Références

1 | Levidow, L., Murphy, J., & Carr, S. (2007). “Recasting “substantial equivalence” : transatlantic governance of GM food”. Science, technology, & human values, 32(1), 26-64.
2 | The Full Monty by GMO Pundit sur gmopundit2.blogspot.com
3 | Hammond, B. G., Vicini, J. L., Hartnell, G. F., Naylor, M. W., Knight, C. D., Robinson, E. H., ... & Padgette, S. R. (1996). “The feeding value of soybeans fed to rats, chickens, catfish and dairy cattle is not altered by genetic incorporation of glyphosate tolerance”. The Journal of nutrition, 126(3), 717-727.
4 | Padgette, S. R., Biest Taylor, N., Nida, D. L., Bailey, M. R., MacDonald, J., Holden, L. R., & Fuchs, R. L. (1996). “The composition of glyphosate-tolerant soybean seeds is equivalent to that of conventional soybeans”. Journal of Nutrition, 126(3), 702-716.
5 | Harrison, L. A., Bailey, M. R., Naylor, M. W., Ream, J. E., Hammond, B. G., Nida, D. L., ... & Fuchs, R. L. (1996). “The expressed protein in glyphosate-tolerant soybean, 5-enolypyruvylshikimate-3-phosphate synthase from Agrobacterium sp. strain CP4, is rapidly digested in vitro and is not toxic to acutely gavaged mice”. The Journal of nutrition, 126(3), 728-740.
6 |http://highwire.stanford.edu/cgi/medline/pmid&#59;17608426 (indisponible—12 mars 2020)
7 |http://highwire.stanford.edu/cgi/medline/pmid&#59;14630127 (indisponible—12 mars 2020)
8 | http://highwire.stanford.edu/cgi/medline/pmid&#59;14961970 (indisponible—12 mars 2020)
9 | http://ec.europa.eu/food/dyna/gm_register/gm_register_auth.cfm?pr_id=8 (indisponible—12 mars 2020)
10 | Kranthi, K. R., Naidu, S., Dhawad, C. S., Tatwawadi, A., Mate, K., Patil, E., ... & Kranthi, S. (2005). “Temporal and intra-plant variability of Cry1Ac expression in Bt-cotton and its influence on the survival of the cotton bollworm, Helicoverpa armigera (Hübner)(Noctuidae : Lepidoptera)”. Current Science, 291-298.
11 | http://www.iisc.ernet.in/currsci/may102006/1170.pdf
12 | http://209.85.129.104/search?q=cache:4pyLf5WjTvQJ:www.iisc.ernet.in/currsci/may102006/1170.pdf (indisponible—12 mars 2020)
13 | http://www.isaaa.org
14 | http://www.cababstractsplus.org/google/abstract.asp?AcNo=20053128837 (indisponible—12 mars 2020)
15 | http://www.guardian.co.uk/world/2008/mar/01/india?gusrc=rss&feed=networkfront (indisponible—12 mars 2020)
16 | Krishna, V. V., & Qaim, M. (2007). “Estimating the adoption of Bt eggplant in India : who benefits from public–private partnership ?”. Food policy, 32(5-6), 523-543.
17 | http://www.checkbiotech.org/green_News_Genetics.aspx?infoId=15663
18 |https://www.thehindubusinessline.com/todays-paper/Monsanto-monopoly-over-Bt-cotton-ends/article20216282.ece
19 | Poorer nations turn to publicly developed GM crops - 21 juin 2005 sur ifpri.org
20 |Analyse de l’avis sur la dissémination du MON810 sur le territoire français du comité de préfiguration d’une haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés par Jean-Baptiste BERGÉ, Directeur de Recherches INRA honoraire
21 | http://www.cec.org/maize/index.cfm?varlan=francais (indisponible—12 mars 2020)
22 | Bellon, M. R., & Berthaud, J. (2004). “Transgenic maize and the evolution of landrace diversity in Mexico. The importance of farmers’ behavior”. Plant physiology, 134(3), 883-888.

1 Le reportage traitait du cas d’un enfant dont, d’après le témoignage de la mère, on aurait « volé les yeux » dans l’objectif d’y prélever les cornées pour une greffe. Une contre-expertise, suite à la sortie du film, par les professeurs Gilles Renard (service d’ophtalmologie de l’Hôtel-Dieu de Paris), Marc Gentilini (maladies infectieuses et tropicales à la Pitié-Salpêtrière) et Alain Fischer (immunopédiatrie à l’hôpital Necker-Enfants malades) concluait : « Il n’y a pas eu de vol des yeux de cet enfant », l’enfant a toujours ses globes oculaires et est atteint d’une kératite bilatérale sévère avec ulcération profonde de la cornée, consécutive à une affection diarrhéique. Le prix Albert Londres avait été décerné avant la connaissance de ce dénouement. Sources : article de Jean-Yves Nau paru dans l’édition du 19.09.95 du quotidien Le Monde et consultable dans les archives électroniques payantes du journal : Un rapport médical contredit un reportage sur un trafic d’organes en Colombie ; Le jury Albert-Londres, qui a primé « Voleurs d’yeux », est embarrassé par une expertise française ; un article d’accès gratuit dans le quotidien l’Humanité.

2 Note complémentaire du 13-04-2008. Un internaute de nos amis écrit :
« Bravo pour votre site et pour votre action visant à donner une information précise sur des sujets où la passion l’emporte souvent sur la raison. Michel Naud, dans son introduction à l’article de Monsieur Kuntz, évoque un précédent reportage de Marie-Monique Robin, “Voleurs d’yeux”, en indiquant que “Le prix Albert Londres avait été décerné avant la connaissance de ce dénouement”. Puis que le jury était “embarrassé par une expertise française”. Qu’en est-il exactement ? Recevez toutes mes amicales salutations. »
Merci tout d’abord à cet internaute. Nous savons par ailleurs qu’une certaine agitation est entretenue autour de ce film et du prix Albert Londres, ce qui ne nous émeut guère car nous restons, en ce qui nous concerne, très factuels, en nous gardant bien de prêter des intentions quelconques à la réalisatrice, que ce soit pour ses reportages d’hier ou pour ceux d’aujourd’hui. Nous nous contentons de commenter les "informations" qui y sont véhiculées. C’est donc sans difficulté aucune que je réponds à la demande d’informations complémentaires de notre ami.
Le reportage « Voleurs d’yeux » a été controversé : nous l’avons affirmé et c’est un fait ; il l’est visiblement toujours. Le journaliste Jean-Yves Nau a écrit le 19 septembre 1995 dans le quotidien Le Monde un article intitulé « Un rapport médical contredit un reportage sur un trafic d’organes en Colombie ; Le jury Albert-Londres, qui a primé “Voleurs d’yeux”, est embarrassé par une expertise française » ; nous l’avons rapporté ; cet article est toujours en ligne et accessible dans les archives du Monde : c’est un autre fait. Le rapport de l’examen de l’enfant Wenis Yeison Cruz Vargas par les professeurs Renard et Gentilini indique que « On peut donc affirmer avec certitude que l’enfant que nous avons examiné possède toujours ses globes oculaires et que ceux-ci n’ont donc été enlevés à aucun moment » ; il n’y a pas eu « vol d’yeux » sur l’enfant Wenis Yeison Cruz Vargas contrairement à ce qui était affirmé dans le reportage : c’est encore un fait. La commission Albert Londres a néanmoins décidé de laisser son prix à la journaliste en l’assortissant des réserves suivantes : « Marie-Monique Robin nous semble s’être laissée emporter par l’émotion, [qui] a contribué à influencer son regard et son langage. Son reportage est ainsi devenu une démonstration, l’illustration d’une thèse » : c’est encore un fait que je porte aujourd’hui à la connaissance de notre ami internaute. Qu’il sache néanmoins que la question de l’attribution du prix Albert Londres nous indiffère totalement ; nous n’avions d’ailleurs pas évoqué qu’il aurait pu être retiré : nous nous étions contentés de signaler qu’il avait été attribué avant que le dénouement de cette lamentable affaire ait été connu. Nous constatons d’ailleurs que dans le « buz médiatique » nous n’avons pas vu de réponse précise à la seule question qui aurait un intérêt dans cette affaire qui n’est plus d’actualité, question simple à laquelle il suffirait pourtant de répondre par « oui » ou par « non » : les cornées de l’enfant Wenis Yeison Cruz Vargas étaient-elles, oui ou non, présentes dans ses globes oculaires ? Si la réponse est « oui » alors ces cornées n’ont pu être « volées ». C’est la seule question qui nous intéresse. Le reste concerne la communauté des journalistes qui n’a pas besoin de nous pour savoir ce qu’elle a à faire et à laquelle nous ne nous permettrions pas de donner des conseils. Comme vous l’avez compris, nous n’avons, en ce qui nous concerne, aucun grief envers Madame Robin ; nous sommes restés très factuels dans l’avant-propos comme dans la mise en garde contre les contrevérités véhiculées dans le reportage « Le monde selon Monsanto » ; nous restons de nouveau très factuels dans ce complément de réponse.
Si notre ami internaute est, au delà de son interpellation, intéressé par des informations plus précises sur le thème du film « Voleurs d’yeux », nous pouvons lui suggérer les ouvrages :
Organ Theft Legends [Relié] de Veronique Campion-Vincent (Auteur) [en anglais]
De source sûre : Nouvelles rumeurs d’aujourd’hui [Poche] de Véronique Campion-Vincent et Jean-Bruno Renard
Légendes urbaines : Rumeurs d’aujourd’hui [Poche] de Véronique Campion-Vincent et Jean-Bruno Renard.

3 17 septembre 2006, 23h55. Le paranormal est-il soluble dans la science ? Notre cerveau possède-t-il des capacités encore insoupçonnées ? Une voyante, un extralucide et un guérisseur se prêtent aux expérimentations des scientifiques… avec des résultats étonnants.

4 11 mars, 21h00. Du continent américain à l’Inde en passant par l’Europe, une enquête magistrale et alarmante sur la multinationale américaine qui commercialise 90 % des OGM dans le monde. Ce reportage a précédemment été diffusé par la chaîne belge RTBF1 et la chaîne helvétique TSR2.