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L’homéopathie quantique transgénérationnelle

Publié en ligne le 1er avril 2013 - Homéopathie -

L’an dernier, nous avions été abusés (et si déçus !) par de faux espoirs en de nouvelles disciplines qui paraissaient pourtant si prometteuses. Mais cette année, cette fois, nous avons enfin mis la main sur LA nouvelle discipline qui va mettre tout le monde d’accord : l’homéopathie quantique transgénérationnelle (HQT).

Vous connaissez l’homéopathie, son principe de similitude, la dynamisation et toutes ces merveilles, pourtant désormais d’un autre âge. Dans l’HQT, les principes sont aussi lumineusement simples, mais évidemment plus élaborés, plus modernes, et surtout, démontrés !

La méthode, révolutionnaire, repose sur une synergie remarquable entre plusieurs domaines à la pointe de la recherche actuelle. Il s’agit d’abord de constituer des « granules » d’un nouveau genre, les granules quantiques, qui ont ceci de particulier que lorsque l’on sait où se trouve le granule, on ne peut déterminer s’il existe, et lorsque l’on sait qu’il existe, on ne peut dire où il se trouve… Ça pose quelques problèmes de rangement, certes, mais ce qui pourrait passer pour un obstacle aux yeux des plus naïfs s’avère justement la force de ce traitement révolutionnaire : en effet, l’idée n’est pas d’ingurgiter bêtement un médicament. L’idée est de faire travailler d’une part les 90 % de notre cerveau dont tout le monde sait que nous ne nous servons pas (quel gâchis !) et d’autre part, de comprendre que tous nos maux nous viennent directement de nos ancêtres.

À tous ceux qui auraient des doutes sur ma dernière phrase, je répondrai qu’en tout état de cause, il est rigoureusement impossible qu’il en soit autrement. Il est bien évident que sans nos ancêtres, pas de « nous », et sans nous, pas de maux. CQFD. Donc, plutôt que de nier une évidence d’une telle limpidité, il convient de réaliser que notre cerveau possède une force insoupçonnée qu’il faut savoir mettre à notre profit : en fait, la solution est toute simple. Il suffit de donner des granules quantiques à nos parents, et nous voilà sauvés ! Comme toutes les grandes découvertes, on se dit après coup « mais bien sûr, comment n’y avais-je pas pensé ? »

Passé l’émerveillement d’une telle révélation, il faut admettre que quelques difficultés surgissent malgré tout… D’abord, que faire quand on n’a plus ses parents ? C’est là qu’entrent nos fameux « 90% » et que va s’exprimer pleinement toute la force de l’imaginaire : il suffit d’imaginer qu’on donne ces granules à nos parents ou aux ancêtres de notre choix. De toutes façons, et c’est là la deuxième difficulté : où trouver ces granules ? La solution, toujours aussi lumineusement simple est la même : on les imagine.

Je vous connais bien, chers lecteurs, vous et votre exigence. N’oublions pas que j’ai en charge le dialogue avec vous… Je vous entends déjà vous exclamer : encore un charlatan ! Imaginer un remède, maintenant ? Et puis quoi encore ? Dans les autres charlataneries, « au moins », on a un « médicament » ! Je constate donc, chers lecteurs, que vous voilà à regretter les vrais granules, que l’on combat si vigoureusement depuis des années ? Ah, que vous voilà donc volages, finalement...

Et pourtant, je vous avais promis que tout était démontré : vous avez pu voir par exemple que nos ancêtres étaient les vrais responsables de tous nos maux. Eh bien, dans le même ordre d’idée, réfléchissez deux minutes : si un médicament nous soigne, c’est donc que notre corps guérit ou va guérir. Donc notre cerveau, qui « saura » qu’il est guéri. Donc les 90 autres %. Mais ces 90 %, on ne s’en sert pas ! (Je vous avais prévenu que c’était du gâchis…), donc, in fine, si on imagine qu’on est guéri, on aura 10% seulement 1 de notre individu qui ne sera peut-être pas tout à fait guéri, mais franchement, qui s’arrêterait à un pourcentage aussi faible ?

N’ayons pas peur des mots : avoir réussi à inventer une médecine qui guérit au minimum à 90 % tous les maux envisageables restera très certainement comme une des plus grands accomplissements de l’Humanité. Vive la science !

1 Au pire, car la force de persuasion de chacun va jouer, bien sûr… À vous de magnifier ce super placebo !


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L' auteur

Martin Brunschwig

Martin Brunschwig est membre du comité de rédaction de Science et pseudo-sciences depuis 2007.

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