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Ernest Rutherford

Publié en ligne le 18 août 2005 -
par Violaine Ducharme

Avant de mettre au point la bombe atomique, avant de maîtriser l’énergie nucléaire, encore fallait-il que quelqu’un décrive de quoi était fait le noyau d’un atome. Ce quelqu’un fut Ernest Rutherford, dont les biographes disent qu’il est à l’atome ce que Darwin est à l’évolution. Et pourtant, à Montréal, peu de gens se souviennent que c’est chez eux qu’une partie importante de son travail fut accomplie. Seul un minuscule musée lui rend hommage.

Le musée Ernest-Rutherford, sis au Rutherford Physics Building de l’Université McGill, présente au visiteur averti le matériel et les travaux de ce scientifique éminent, prix Nobel de chimie 1908. Les petites boules qui tournent autour d’une plus grosse sphère, ce modèle galvaudé de l’atome et de ses électrons, c’est aux travaux de Rutherford qu’on le doit.

Accompagné du responsable du musée, Jean Barrette, professeur de physique bien en verve -la visite se fait sur rendez-vous seulement- le visiteur parcourt pendant près d’une heure l’équivalent de la moitié de la surface d’une classe de maternelle.

Néo-Zélandais d’origine né en 1871, Rutherford fait ses études à Cambridge (Angleterre) avant d’émigrer à Montréal en 1898, où un poste de professeur lui est promis à la suite du génie démontré dans ses travaux sur les rayons X et le magnétisme.

Qu’y avait-il découvert, au juste ? Essentiellement que l’uranium, le radium et le thorium émettent deux genres de radiations. Le premier, que Rutherford baptise rayon beta, traverse facilement la matière solide, mais ne traverse l’air ionisé (c’est-à-dire l’air dont les ions sont électriquement chargés) qu’avec difficulté. Le deuxième type de rayonnement, dit rayon alpha, aisément stoppé par une simple feuille de carton, traverse sans faiblir n’importe quel gaz.

Les implications sont grandes : en déterminant la nature de ces rayons, Rutherford a pu élaborer le phénomène de la radioactivité... et comprendre qu’une énergie potentiellement énorme est bel et bien cachée au cœur de l’atome. Les concepteurs de la bombe A en feront bon usage...
On a peine à y croire en examinant les appareils de Rutherford, qui surprennent par leur simplicité. Même s’ils ont permis à leur concepteur de rafler le Nobel de chimie trois ans avant Marie Curie, on peut facilement les qualifier d’artisanaux. C’est donc avec un montage de cylindre métallique, de tiges de fer et d’aimants que Rutherford s’est hissé au rang du greatest faculty member de McGill. Ainsi est le monde de la physique.

Site Internet du musée Ernest Rutherford
www.physics.mcgill.ca/museum/rutherford_museum.htm

Site néo-zélandais consacré à Rutherford, véritable héros national www.rutherford.org.nz

Pour en savoir plus sur la radioactivité
https://www.laradioactivite.com


Mots-clés : Histoire - Physique


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