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Découvrir le ciel est un jeu d’enfant

Publié en ligne le 13 janvier 2016
Découvrir le ciel est un jeu d’enfant
Mireille Hartmann

Éditions Le Pommier, 2015, 266 pages, 23 €

Préfacé par Pierre Léna et Yves Quéré, ce livre est labellisé par « La main à la pâte ». Il regroupe deux ouvrages parus antérieurement : « L’Astronomie est un jeu d’enfant » qui met en scène le Soleil, la Terre et la Lune et « Explorer le ciel est un jeu d’enfant » qui orchestre les planètes, les comètes et les étoiles.

L’auteure, enseignante en maternelle, a été propulsée dans l’enseignement de l’astronomie pour les plus jeunes en découvrant dans la cour de sa nouvelle école une coupole recelant un télescope. Elle nous fait partager ici son expérience très personnelle. Le récit des activités menées en classe est constellé des nombreuses questions, remarques et réactions des enfants. Toutes ces situations vécues sont illustrées par une moisson de photos explicatives et un foisonnement de dessins d’élèves rendant le livre plutôt vivant et animé. En tête de chapitre, des pages d’initiation sont destinées aux enseignants découvrant eux aussi l’astronomie. Mais ces résumés théoriques se voulant complets sont un peu trop longs et techniques pour les néophytes.

En défrichant plus attentivement le livre, le lecteur pourra constater que les activités de découverte de l’astronomie consistent souvent ici à rassembler des documents, les interpréter puis se lancer dans des activités d’arts plastiques dont l’astronomie ne sera qu’un support imaginatif : inventer des constellations, des formes d’étoiles, des planètes imaginaires… Toute une floraison d’idées à base de coloriages, dessins, et de travaux manuels. Évanescences des tracés de nébuleuses et de planètes gazeuses sur du papier mouillé, fabrication de comètes chevelues à faire voler. Devant la luxuriance de cette fantaisie, on se demanderait presque ce que vient faire l’astronomie dans ces divertissements décoratifs. À force de vouloir être ludique à tout prix, on en oublierait finalement l’objet scientifique des jeux. La pédagogie de l’émerveillement est certes formidable pour motiver les élèves, mais cet intérêt retombe si elle n’est pas appuyée par un projet plus précis, un but réel de découverte, de connaissance et de recherche accompagnée par l’enseignant.

Quelques idées sont intéressantes, comme cette alléchante représentation du système solaire avec des planètes à l’échelle de fruits, de Mercure déguisée en groseille à Jupiter travestie en pastèque. Mais les activités présentées sont souvent sommaires ou peu originales comme ces rondes de planètes en orbite, ces dessins à la craie de l’évolution d’une ombre au fil du jour, ou bien elles sont carrément trop complexes. Une ambition scientifique parfois démesurée s’étale dans certaines expériences, comme tenter d’appréhender les lois de Kepler en préparant un gâteau en forme d’ellipse, et déjà on sent pointer un trop-plein qui rebute. Une démarche pas toujours adaptée à un éveil scientifique simple qui permet d’entrer dans le monde de la connaissance plus franchement. De plus, certaines propositions sont difficilement exploitables, comme organiser des soirées d’observations à l’école avec les plus petits.

Un livre un peu décevant, donc, malgré sa sincérité évidente qui le rend intéressant à consulter à titre documentaire, et qui peut être un bon point de départ pour enseigner ce thème rarement traité à l’école.