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Biotechnologies végétales

Publié en ligne le 31 juillet 2012
Biotechnologies végétales
Environnement, alimentation, santé
Agnès Ricroch, Yvette Dattée et Marc Fellous
Vuibert – AFBV, 2011, 266 pages, 25 €

Cet ouvrage collectif, rédigé par une quarantaine d’auteurs, experts dans leur spécialité, présente les multiples domaines des biotechnologies végétales sans pouvoir être exhaustif.

Il arrive à un moment charnière car, autant le développement des biotechnologies végétales appliqué à la création variétale connaît un essor rapide dans le monde, autant l’Europe, et la France en particulier, restent campées sur des positions frileuses et ambiguës, sans aucun doute liées à la non-compréhension de ces biotechnologies appliquées aux plantes cultivées. Le livre présente, dès le premier chapitre, les méthodes

utilisées par l’homme depuis l’origine de l’agriculture pour domestiquer les plantes qui lui sont utiles et on réalise que l’amélioration est nécessaire et qu’elle doit être, aussi, continue. Les techniques utilisées n’étant ni plus, ni moins dangereuses que la transgénèse (objet de tous les maux selon les opposants aux plantes génétiquement modifiées), on comprend alors qu’il est plus important d’évaluer le « produit » fini que la technologie ayant permis de l’obtenir.

Pour autant, l’ouvrage ne fait pas état du débat mais présente un panorama quasi complet des connaissances acquises grâce à ces biotechnologies au niveau fondamental. Malgré un effort notable des auteurs pour rester compréhensibles par le plus grand nombre, il s’adresse plutôt à un public averti et servira, sans aucun doute, de livre de référence pour les étudiants et les professeurs de l’enseignement supérieur.

Des innovations majeures se passent sous nos yeux grâce aux progrès réalisés ces trente dernières années, du séquençage de l’ADN à toutes les techniques à haut débit (en -omique : génomique, transcriptomique, protéomique, métabolomique) et aux cartographies permettant l’étude et l’exploitation du patrimoine génétique des organismes et de son expression. À tel point que les freins à cette expansion sans précédent sont les capacités de traitement des très nombreuses données obtenues mais aussi la lourdeur de l’expérimentation à mettre en place pour l’analyse fonctionnelle des gènes ainsi identifiés et cartographiés.

Ces connaissances ont déjà permis de créer des plantes mieux armées pour lutter contre les contraintes abiotiques (tolérance au stress hydrique, par exemple) et biotiques (résistances à divers ravageurs – virus, champignons, insectes – et meilleure gestion de la durabilité du caractère de résistance), moins gourmandes en intrants (meilleure utilisation de l’azote).

Elles ont aussi permis une meilleure qualité sanitaire de la production agricole. Ces avancées technologiques représentent des aspects positifs pour l’environnement, mais aussi pour la santé humaine : grâce à la production de variétés végétales aux qualités nutritionnelles améliorées par accroissement de la teneur en certaines vitamines (le riz enrichi en provitamine A, par exemple), en oligoéléments, ou encore, en constituants facilitant leur transformation industrielle, grâce, enfin, à la production de plantes produisant des molécules à haute valeur ajoutée (vaccins, médicaments).

Bien que le développement des biotechnologies végétales soit récent, les exemples cités montrent qu’elles ont permis de dépasser les techniques d’amélioration traditionnelles et d’atteindre des objectifs qui n’étaient pas envisageables antérieurement.

Des pistes sont ouvertes quant à l’utilisation de ces biotechnologies végétales pour les pays en développement, outils qu’il ne faut pas rejeter a priori car ils peuvent, plus rapidement que les autres, aboutir à un mode d’agriculture « écologiquement intensive » afin de la rendre plus durable.


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