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15 ANS DE SABOTAGE DE LA RECHERCHE EN BIOTECHNOLOGIES : LAISSONS TRAVAILLER LES CHERCHEURS FRANÇAIS !

Publié en ligne le 4 juin 2014 - OGM et biotechnologies -
Communiqué de l’Afis – 4 juin 2014

Samedi 5 juin 1999 sur le coup de 13 heures, il y a quinze ans jour pour jour, un commando conduit par Joseph, dit José, Bové cisaillait le grillage de clôture du Centre de Coopération internationale en Recherche agronomique pour le Développement (CIRAD) à La Valette, près de Montpellier. Devant les caméras de M6 et de FR3, il saccageait une serre de confinement dans laquelle étaient conduits un projet européen de recherche sur les gènes du riz et une étude internationale sur la résistance du riz aux insectes. Ces travaux étaient menés exclusivement sur fonds publics. José Bové était condamné à 6 mois de prison ferme.

Mercredi 2 juillet 2008, à la suite d’une énième opération en bande organisée, José Bové félicitait publiquement « les faucheurs qui ont été capables de neutraliser quatre parcelles d’essais » et ajoutait : « Il reste quelques essais à travers le territoire. On va s’en occuper, le travail devrait être fait  ».

Dimanche 15 août 2010, sur le coup de 5 heures du matin un groupe d’une soixantaine de « faucheurs volontaires » s’introduisait dans l’unité de Colmar de l’Institut national de recherche agronomique (INRA). Ils détruisaient 70 pieds de vigne avant d’avertir la presse et déclarer : « Nous avons agi dans la non-violence  ». Ces recherches avaient reçu l’avis favorable du Haut Conseil des Biotechnologies tout comme l’autorisation des ministères de tutelle. Ces délinquants, dont plusieurs multirécidivistes, étaient passibles, au titre de « destructions de biens destinés à l’utilité publique », de trois ans et demi de prison et 45.000 € d’amende (1).

Lundi 23 mai 2011, une escouade d’une soixante de « faucheurs volontaires » investissait « pacifiquement » l’unité d’Angers de l’Institut national de recherche agronomique (INRA) afin d’y effectuer une « inspection citoyenne » et demander des comptes aux chercheurs de ce laboratoire (2).

Mercredi 14 mai 2014, les 54 « faucheurs » de Colmar sont relaxés par la Cour d’appel de Strasbourg. Cette relaxe a suscité indignation et incompréhension de la communauté scientifique, comme au cours de l’été 2003, lorsque la destruction de dizaines de parcelles de recherche publique comme privée avait amené plus de 2000 scientifiques à signer la pétition « Défendons La Recherche » (3).

Lundi 19 mai 2014, le parquet général s’est pourvu en Cassation. Il n’en demeure pas moins que l’égarement des esprits dont témoignent les attendus de la Cour d’Appel de Colmar, faisant fi de la recherche scientifique et de l’état des connaissances, est préoccupant.

L’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) fait sienne la réprobation voire la colère de la communauté scientifique face à ces agissements visant, sous couvert de « citoyenneté », à anéantir les travaux des chercheurs pour des raisons politiques. Elle salue et soutient sans réserve la tribune publiée par les douze présidents et présidentes des organismes de la recherche publique française et d’universités (4).

Avec eux, l’AFIS affirme que « renoncer à expérimenter c’est refuser d’agir pour améliorer notre avenir collectif ». Avec eux, l’AFIS appelle à sortir « de cette logique de la peur et du renoncement » face aux pressions. Avec eux, l’AFIS demande aux autorités publiques qu’elles mettent en œuvre les mesures appropriées pour la conduite sécurisée des travaux de recherche légalement autorisés par les agences gouvernementales qualifiées, c’est-à-dire le respect de la loi.

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1435
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1715
http://defendonslarecherche.free.fr
http://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/articles/2014/institutionnel/faucheurs-de-colmar-recherche-et-universites-alertent-leurs-concitoyens