Science et Pseudo-Sciences n°295

Sommaire

EDITORIAL
Emballement médiatique pour un scoop de 2000 ans

Du côté de la science p. 2

Les tests génétiques grand public en caméra cachée p. 7


L’imposture de la graphologie
Certaines disciplines paraissent vaines d’emblée, tant leur approche ou leurs axiomes sont incompatibles avec la science, ou tout au moins invérifiables.

Tel n’est pas le cas de la graphologie. Des psychologues scientifiques se sont jadis sérieusement intéressés à cette discipline naissante, jugeant le projet prometteur. L’écriture des enfants évolue à l’âge scolaire, puis se stabilise dans une forme personnelle. Cette évolution naît d’un conflit entre le besoin d’écrire vite et celui d’écrire bien. L’écriture d’un adulte est donc idiosyncrasique et résulte d’un processus où la personnalité doit, en toute logique, jouer un rôle : il est bien naturel de penser que le consciencieux aura tendance à privilégier la qualité de l’écriture sur la vitesse, à l’opposé de l’impatient.

Pourtant, il faut bien reconnaître que ni le caractère personnel de l’écriture, ni même le processus de son développement, ne prouvent qu’il soit possible de retrouver dans l’écriture une partie – et encore moins la totalité – de la personnalité. L’hypothèse graphologique, si elle n’est pas absurde, doit donc être démontrée. Or, non seulement la graphologie a échoué à justifier ses hypothèses, mais les travaux scientifiques convergent vers la conclusion qu’à part quelques résultats très anecdotiques, toute la théorie repose sur un grand vide. Fallait-il alors parler de cette discipline aux fondements douteux qui ne résiste pas à l’expérience scientifique, mais dont au fond, on n’a pas à attendre de désastre ? Oui ! Car malgré les preuves d’inefficacité, la graphologie a toujours ses adeptes, et est, aujourd’hui encore, utilisée par des recruteurs pour sélectionner des candidats qui ont pourtant un droit légal à une évaluation sérieuse.
 L’écriture et l’enfant, ou comment l’écriture prend forme (Nicolas Gauvrit) p. 15
 La graphologie est-elle une science ? (Michel Huteau) p. 18
 La graphologie à l’épreuve des faits (Michel Huteau) p. 24


OGM et allergies : un danger inéluctable et imprévisible ? (Alain de Weck) p. 30


Darwinisme, néolamarckisme, créationnisme
Une étude de Michael B. Berkman et Éric Plutzer, du département des sciences politiques de l’Université de Pennsylvanie, publiée fin janvier dans la revue Science 1, nous apprend qu’alors que 28 % des enseignants de biologie des collèges et lycées américains présentent l’évolution comme unificatrice des différents aspects de la biologie, ils sont 13 % qui enseignent explicitement le créationnisme ou l’Intelligent design en passant au moins une heure à présenter ces approches de façon positive. La majorité (60 %), ne tranche pas la question et présente les deux théories. En France, le problème ne se pose pas en ces termes : les programmes édictés par l’Éducation Nationale imposent l’explication scientifique de l’évolution des espèces et les enseignants sont formés selon ce paradigme. Cependant, la perception de l’évolution par les étudiants est-elle conforme aux connaissances actuelles ? La France est restée longtemps réfractaire aux idées darwiniennes et des conceptions lamarckiennes de l’évolution des espèces ont persisté longtemps – persistent toujours ? – dans les esprits. Deux ouvrages récents abordent ce sujet. Nous vous en proposons les comptes rendus. Enfin, nous revenons sur l’ouvrage Vive le créationnisme ! Point de vue d’un évolutionniste, l’auteur ayant souhaité réagir à notre analyse (SPS n°291, octobre 2010).

 Notes de lecture p. 48
 Réaction de Thomas Lepeltier à la note de lecture « le créationnisme est-il scientifique ? » p. 53
 Réponse de Gabriel Gohau p. 55


Un casque anti-bruit actif ? (Nicolas Gauvrit) p. 56

Face au scorbut et aux saignées : comment la médecine est devenue scientifique (Simon Singh et Edzard Ernst) p. 58

Point de vue
Mediator : l’expertise publique fragilisée (Jean-Paul Krivine) p. 73
L’hormone de croissance synthétique peut-elle être dangereuse ? (Louis-Marie Houdebine) p. 78

Un monde fou, fou, fou... (Brigitte Axelrad) p. 80

Dialogue avec nos lecteurs p. 85

La peur est au-dessus de nos moyens : un livre de Jean de Kervasdoué p. 89

Notes de lecture p. 93

La vie de l’AFIS p. 102


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