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Skeptical Inquirer, juillet-août 2008

Publié en ligne le 18 octobre 2008 -

Les Américains sont-ils créationnistes ? Contrairement à ce qui est souvent dit, les purs créationnistes se sont révélés minoritaires dans un sondage portant sur 1000 électeurs. Mais parmi ceux qui acceptent l’évolution, ceux qui croient qu’elle est "pilotée" par un être supérieur sont tout de même une forte minorité. Au total, ceux qui pensent que l’évolution existe et qu’elle est due à des causes purement naturelles ne sont que 35% ; la proportion, toutefois, augmente considérablement pour ceux qui sont capables de répondre correctement à quelques questions scientifiques simples.

Un tribunal américain a condamné pour homicide par imprudence des parents qui avaient laissé mourir un enfant en prétendant le soigner uniquement par la prière.

Le rationalisme peut-il devenir excessif ? Cela se produit quand certains veulent à tout prix avancer une explication rationnelle à tel ou tel phénomène prétendu paranormal, avant de s’assurer de la réalité dudit phénomène. Par exemple, certains tentèrent d’expliquer les prétendus exploits du tordeur de cuillers Uri Geller par l’emploi d’un produit chimique amollissant le métal, alors qu’il tordait les cuillers, tout simplement, à la main, et utilisait ses talents de prestidigitateur pour qu’on ne s’en aperçoive pas. Ou encore les « crop circles » (cercles dans les champs), œuvre humaine, furent attribués à un improbable « vortex de plasma ionique ».

Le décès en 2008 de l’écrivain et rationaliste Arthur C. Clarke donne lieu à un dossier de témoignages en sa mémoire.

Un récent congrès est consacré à la « connaissance anormale » (« Anomalous cognition »). Cette pseudo-science n’est autre, sous un nom nouveau, que la parapsychologie. Bien des partisans de ces effets admettent volontiers que l’impossibilité de les répliquer fait partie de leur nature profonde…

Pourquoi tant de gens, de nos jours, continuent à croire à des superstitions souvent d’origine très ancienne ? L’approche rationnelle a pourtant été un élément essentiel du progrès humain, et, de ce fait, un facteur positif de sélection dans l’évolution. Mais, pour des matières mineures, la croyance superstitieuse représente une économie de pensée par rapport à une rationalisation « tous azimuts » ; elle se comporte donc comme un avantage en minimisant le travail intellectuel qui serait autrement nécessaire. Les superstitions ont encore un bel avenir !


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