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La prestigieuse revue médicale britannique The Lancet dénonce l’homéopathie

Publié en ligne le 28 août 2005 - Homéopathie -
The Lancet en oublie le flegme légendaire des grands bretons...

En effet, pour cette publication de référence, le temps des études supplémentaires est maintenant terminé et The Lancet estime que désormais les médecins devraient avoir l’honnêteté d’expliquer à leurs patients qu’ils n’ont pas d’effet bénéfique à attendre de l’homéopathie.

L’étude décisive pour The Lancet est celle conduite par une équipe de l’institut de médecine sociale et préventive de l’université de Berne (CH), qui s’est associée avec une équipe de l’université de Zürich (CH) et une autre de l’université de Bristol (UK).

Cette étude n’était pas une étude de plus visant à comparer l’efficacité thérapeutique d’un produit homéopathique face à la prescription en double aveugle d’un placebo ; elle ne visait pas non plus à inventorier les études relatives à des produits homéopathiques pour réaliser un énième décompte des conclusions favorables ou défavorables aux homéopathes.

Cette étude est une étude méthodologique visant à comparer, pour des mêmes pathologies (asthme, allergies, problèmes musculaires), 110 plans d’essais menés en confrontation de produits homéopathiques avec des placebos, avec 110 plans d’essais menés en confrontation de médicaments avec des placebos. Les plans d’essais sélectionnés, aussi bien ceux relatifs à la médecine scientifique qu’à l’évaluation de l’homéopathie, étaient de nature variée, en particulier menés à grande ou petite échelle.

Tant pour les médicaments que pour les produits homéopathiques, les résultats montrent que les études de faible échantillonnage et de faible qualité statistique conduisent à surévaluer l’effet bénéfique du traitement testé comparativement à ce qui se mesure avec des échantillonnages plus importants.

Dès lors que l’échelle du plan d’essai (la taille de l’échantillon) est suffisamment importante, les chercheurs n’ont pas pu mettre en lumière de différence entre les produits homéopathiques et les placebos.

Le Professeur Matthias Egger déclare : «  Nous savons bien qu’il est impossible de prouver l’inexistence d’un phénomène. Par contre les études de bonne qualité et réalisées à grande échelle relatives à l’homéopathie ne mettent pas en évidence de différence avec un traitement par placebo, alors que dans les mêmes conditions expérimentales vous continuez à mesurer un effet des médecines conventionnelles  ». Reconnaissant que certains patients se sentent mieux après avoir été traité par homéopathie, il attribue cela à la thérapie elle-même, à savoir le temps et l’attention que l’homéopathe consacre au patient mais, dit-il, «  cela n’a rien à voir avec ce qu’il y a dans la petite pilule blanche  ».

Ces travaux seront présentés en septembre à Chicago lors du prochain congrès international des publications biomédicales à comités de lecture :

Quality of Placebo-Controlled Trials of Alternative and Conventional Medicine : Matched-Pair Study , Dr. Aijing Shang, Dr Karin Huwiler, Dr. Linda Nartey, Dr. Peter Jüni and Pr. Matthias Egger, Fifth International Congress on Peer Review and Biomedical Publication, September 16-18, 2005, Chicago, Illinois

Références :
1 | Shang, A., Huwiler-Müntener, K., Nartey, L., Jüni, P., Dörig, S., Sterne, J. A., ... & Egger, M. (2005). “Are the clinical effects of homoeopathy placebo effects ? Comparative study of placebo-controlled trials of homoeopathy and allopathy.” The Lancet, 366(9487), 726-732.
2 | BBC News 26 août 2005

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L' auteur

Michel Naud

Ingénieur, entrepreneur des industries métallurgiques et mécaniques, président de l’AFIS de 2006 à 2010.

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