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Elle court, elle court la rumeur...

Publié en ligne le 12 mars 2013 -

Communiqué de l’Association Française pour l’Information Scientifique

Le 11 mars 2013

Il y a cinq ans, le 19 mars 2008, l’AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique) publiait une mise au point1, suite aux accusations formulées par Marcel-Francis Kahn, rhumatologue. La source du différend remontait aux prises de positions de l’AFIS sur la querelle des OGM. Mécontent du numéro spécial de la revue Science et pseudo-sciences sur les OGM publié2 en octobre 2007, Marcel-Francis Kahn, plutôt que d’expliciter ses désaccords sur cette question, avait préféré émettre des insinuations et des attaques ad hominem contre deux des rédacteurs, Louis-Marie Houdebine et Marcel Kuntz accusés de « liens avec Monsanto et ses filiales ». L’AFIS n’avait pas publié sa lettre, refusant par principe de céder à des demandes de nature inquisitoriale, sachant également que le seul fait de publier de telles allégations aurait donné corps à la calomnie. Marcel-Francis Kahn s’est alors éloigné de l’AFIS, tout en poursuivant ses insinuations et n’hésitant pas à les propager largement vers les courants anti-OGM. 

Cinq ans après les faits, les « preuves » se limitent toujours aux seuls dires de Marcel-Francis Kahn, maintes fois recyclés sur Internet. Cela n’est pas sans rappeler Dupont et Dupond errant dans le désert en jeep et tournant en boucle sur leurs propres traces, se convainquant ainsi d’être sur une piste de plus en plus fréquentée (Tintin au pays de l’or noir)…

Nous avons là une illustration de la force de la rumeur, et du piège qu’elle tend à ceux qui en sont l’objet : ignorer les accusations d’être « vendus et corrompus » (l’« ultime stratagème » de Schopenhauer, systématiquement utilisé par les opposants à diverses technologies quand les faits scientifiques leur donnent tort) risque d’accréditer l’idée qu’il y a un peu de vrai dans les insinuations. Répliquer systématiquement risque de donner corps à la calomnie en se plaçant sur la défensive.

Cinq ans après, ceux qui propagent la rumeur n’ont toujours pas apporté le moindre élément à l’appui de leurs allégations. La charge de la preuve revient toujours à celui qui accuse. Que ces derniers avancent donc enfin des preuves factuelles, ou que leurs propos soient considérés pour ce qu’ils sont, à savoir de la simple calomnie.

De son côté, l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) réaffirme son indépendance totale vis-à-vis de tout groupe industriel ou de tout groupe de pression idéologique autre qu’elle-même.

1 - Communiqué du 19 mars 2008
2 - Sommaire du hors-série OGM, octobre 2007


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