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Regards sur la science

L’utilisation des animaux par l’Homme

Publié en ligne le 5 novembre 2011 - Évolution et faits sociaux -

Au fil de l’Évolution, l’Homme a émergé des autres espèces animales et, au cours du temps, il s’est servi de certaines d’entre elles pour obtenir de quoi se nourrir et se vêtir. Il se plaçait en prédateur dans son environnement et pouvait même s’être entouré de commensaux.

La période moderne a vu fleurir un certain nombre de théories philosophiques rapprochant l’Animal de l’Homme, voire lui donnant une position d’égalité. Elles reposent sur des argumentaires variés, dont certains proviennent de croyances à caractère religieux, comme la métempsychose, auxquelles nul n’est, en principe, tenu d’adhérer. D’autres s’appuient sur des considérations sur la planète, sur l’effet de serre…

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Il n’est pas contestable que, dans le monde animal, certaines espèces peuvent être plus proches de l’Homme que d’autres, mais ce dernier se voit peu à peu retirer tout droit d’utiliser ceux que l’on voudrait lui faire admettre comme « ses semblables ».

L’alignement de plus en plus marqué des citoyens sur les arguments animalistes repose sur des causes multiples, dont la plus évidente et la plus fréquemment invoquée, afin d’exploiter la sensibilité du public, est la souffrance imposée aux animaux. Pourtant, les textes réglementant la formation et l’exercice des professionnels, ont fortement contribué à la réduire ou à l’éviter. C’est le cas, par exemple, dans l’expérimentation ou à l’abattoir. Les arguments animalistes, fondés sur une stratégie d’éveil et d’entretien de l’émotion, et aussi renforcés par les données résultant du déchiffrage des génomes, ne reçoivent aucune contestation. Ainsi, petit à petit, la société œuvre pour supprimer l’utilisation des animaux, qui comprendra aussi finalement celles des animaux de compagnie, car il sera facile de montrer que leur aliénation à l’Homme est incompatible avec leur liberté. Le mélange d’activistes jouant le rôle du Chevalier blanc et d’une société éduquée à absorber le « politiquement correct », et de ce fait totalement anesthésiée, conduit à des prises de position dociles et irréversibles, car si le progrès scientifique n’est plus revendiqué, celui-ci apparaît comme vital pour la planète et l’humanité et il ne sera jamais question de retour en arrière.

Publié dans le n° 297 de la revue


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L' auteur

Henri Brugère

Henri Brugère est vétérinaire, Professeur émérite à l’École Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort et président (...)

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