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Les doctrines astrologiques

Publié en ligne le 2 décembre 2009 - Astrologie -
La pratique astrologique se décompose en deux parties. Dans un premier temps, une carte du ciel est établie (appelée horoscope ou thème astral) qui positionne différents objets célestes dans un très sophistiqué découpage du ciel. L’horoscope, purement descriptif, dépend du lieu considéré et de l’instant considéré. Vient ensuite l’interprétation de cet horoscope pour un individu donné, pour un royaume ou un pays, à un instant particulier. Des propriétés particulières sont attachées aux objets célestes, à leurs positions dans le thème astral, à leurs positions relatives les unes par rapport aux autres.

Paul Couderc (né en 1899, mort en 1981) était astronome à l’Observatoire de Paris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation et a reçu en 1966 le prix Kalinga de vulgarisation scientifique décerné par l’UNESCO. Nous reproduisons ici des extraits de son livre L’Astrologie, publié une première fois en 1951, et plusieurs fois réédité dans la célèbre collection Que-sais-je ?, avant que l’éditeur ne décide, en 1989, de remplacer cet ouvrage par un autre portant le même titre, mais rédigé par une astrologue, puis en 2005, par un troisième, rédigé de nouveau par un astronome.

Le texte du livre original de Paul Couderc, s’il ne peut plus être trouvé que chez quelques rares bouquinistes, peut être consulté en ligne :
http://oncle.dom.pagesperso-orange.....

Les signes du Zodiaque

Le Zodiaque est une zone de la sphère céleste qui s’étend à 8°,5 de part et d’autre de l’écliptique, route du Soleil. Les planètes principales et la Lune résident dans cette ceinture.

Le Soleil faisant le tour de l’écliptique en douze mois, les Anciens ont divisé le Zodiaque en douze cases rectangulaires à partir du point γ 1 (figure 1 et figure 2) ; le Soleil habite ces cases successivement, chacune pendant un mois ; dans chaque case, les étoiles furent groupées, coûte que coûte, en une constellation dont le nom désigna, à l’origine, indifféremment, le rectangle ou l’astérisme qui s’y logeait. Voici les douze rectangles ou signes du Zodiaque, dans l’ordre où le Soleil les parcourt, à partir du 21 mars. Partie nord de l’écliptique (printemps-été) : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge ; partie sud de l’écliptique (automne-hiver) : la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons.


Figure 1. Écliptique, Zodiaque, temps sidéral

La figure montre l’écliptique, route annuelle du Soleil, au milieu de la bande zodiacale, coupant l’équateur céleste aux deux points équinoxiaux, γ et γ’.

Le mouvement diurne emporte le tout dans le sens des flèches. En un an, le Soleil parcourt l’écliptique dans le sens contraire à celui des flèches. Les quatre points MC et FC, Asc et Occ, ont une signification astrologique. Ce sont les intersections de l’écliptique avec le méridien et avec l’horizon.

Figure 2. Constellations et signes du Zodiaque

Les constellations sont formées d’étoiles et sont fixes sur la sphère. Les signes sont des rectangles portant les mêmes noms que ces constellations : leur ceinture recouvre la bande des constellations ; mais la précession fait glisser peu à peu cette ceinture des signes, si bien qu’actuellement le rectangle-signe du Bélier recouvre les étoiles des Poissons, etc. Le glissement a lieu dans le sens de la flèche.

En bas, les symboles des douze signes, dans l’ordre où le Soleil les parcourt, de mois en mois, à partir du 21 mars ; plus ou moins évocateurs de l’animal originel, ils contribuent beaucoup, par leur mystère, à l’impression magique du profane, dans ses premières relations avec l’astrologie.

Les constellations correspondantes représentent surtout des animaux (d’où le nom de Zodiaque). La Balance seule est inanimée. Plusieurs des rectangles étaient d’une grande pauvreté en belles étoiles : les constellations qu’ils délimitèrent sont peu frappantes : le Bélier et la Balance n’ont chacune que deux étoiles atteignant la troisième grandeur, le Capricorne n’en a qu’une, le Cancer, les Poissons, le Verseau n’en ont aucune. [...]

Les maisons

L’horizon d’un lieu donné divise le ciel en deux hémisphères, l’un visible, l’autre invisible. Le méridien (qui passe par le zénith, les pôles célestes et par les points cardinaux Nord et Sud) divise encore chacun de ces hémisphères : au total, le ciel est divisé en quatre quartiers (figure 3).

Partageons chaque quartier en trois parties égales par des grands cercles passant aussi par les points cardinaux Nord et Sud. Les douze fuseaux ainsi définis s’appellent les maisons. Du moins, il est commode, en première approximation, de donner des maisons cette définition élémentaire. Au surplus, les astrologues ne sont pas unanimes sur la définition des maisons ; mais la plupart de ceux qui dressent un horoscope se servent de tables toutes faites, sans chercher d’après quelle définition elles ont été construites.

Les maisons divisent le ciel en douze parties, égales, invariables et immobiles en un lieu donné. On les numérote de I à XII, à partir de l’horizon Est, dans le sens contraire au mouvement diurne, les maisons de I à VI sont sous l’horizon (maisons nocturnes), les maisons de VII à XII sont visibles (maisons diurnes). Le méridien, en bas, sépare les maisons III et IV ; le méridien, en haut, sépare les maisons IX et X.

La ceinture zodiacale chevauche obliquement les maisons. Les cercles qui limitent les maisons coupent l’écliptique en douze points, qui se nomment les pointes [...].

Figure 3. Maisons et pointes

L’écliptique coupe l’horizon en Asc. et Occ., (Ascendant et Occident) le méridien en MC et FC (milieu du ciel et fond du ciel). Ces quatre points, angles de l’horoscope, sont les pointes des maisons I et VII, IV et X.

E, F, G, H sont les pointes des maisons V, VI, VIII et IX.

Résumons : en un lieu de latitude donnée, le pôle, l’équateur céleste et les maisons sont en place, une fois pour toutes. Mais sur ce cadre fixe, le mouvement diurne fait glisser (en fonction du temps sidéral) la ceinture zodiacale oblique. La position des pointes varie de façon continue, sur l’écliptique, au sein des signes du Zodiaque. À un instant fixé, les pointes ont chacune une position précise, dans un signe déterminé. Toute erreur sur la latitude ou sur l’heure peut avoir une influence assez grande sur l’emplacement des pointes [...].

L’ascendant et les quatre angles de l’horoscope

On appelle pointe de la maison, la pointe où commence la maison (la pointe où finit une maison est la pointe de la maison suivante).

La pointe de la première maison, à l’Est, s’appelle l’ascendant : c’est le point de l’écliptique qui se lève. Le signe du Zodiaque qui contient le point ascendant s’appelle aussi l’ascendant (le point opposé, à l’Ouest, est l’occident – point qui descend) […].

Facteurs élémentaires de l’astrologie

L’astrologie est loin d’être une doctrine monolithique. Entre les astrologues d’un même pays on peut souvent noter de grandes divergences d’idées, parfois des oppositions. Cependant, un fond commun demeure, dont le Tétrabiblos de Claude Ptolémée, malgré son ancienneté (IIe siècle de notre ère), demeure le Code : nous nous y reporterons maintes fois.

Quels sont donc ces éléments de base ?

Les planètes (sous ce nom, on comprend le Soleil et la Lune) ont des attributs : les unes sont tenues pour chaudes, les autres pour froides ; elles sont sèches ou humides, masculines ou féminines ; chacune a sous son contrôle certaines propriétés physiques, ou physiologiques, ou mentales, des humains, ou certains facteurs de la vie sociale. Chaque planète est, au total, intrinsèquement bienfaisante ou malfaisante, bénéfique ou maléfique. Le Soleil, la Lune, Jupiter, Vénus sont bénéfiques, en principe. Saturne et Mars sont très maléfiques.

Les signes du Zodiaque ont, de même, des vertus propres. Ils sont rattachés aux quatre éléments : air, eau, feu, terre ; aux quatre humeurs : sang, bile, bile noire et phlegme ; chacun contrôle une partie de notre corps. Chacun d’eux est positif ou négatif, actif ou passif, paternel ou maternel. Tout signe est associé à une planète, dite législatrice, avec laquelle il est en harmonie, en résonance.

Les maisons. Les douze maisons sont d’abord en affinité avec le signe de même numéro et avec la planète législatrice de ce signe. Autrement dit, les douze maisons, mises en parallèle avec les douze signes, participent à leur signification. Puis elles sont hiérarchisées : les maisons dites angles de l’horoscope, I, IV, VII et X, sont cardinales et très fortunées (surtout I et X). Les maisons succédantes, II, V, VIII et XI, sont en principe assez heureuses

(sauf VIII, médiocre). Enfin, les maisons cadentes, III, VI, IX et XII sont malheureuses, surtout VI et XII. D’autre part, chaque maison tient sous son contrôle un domaine de la vie de l’individu ou de la vie des nations.

Les aspects. On nomme ainsi les angles que font les astres entre eux, deux à deux, dans le Zodiaque. C’est, plus précisément, leur distance angulaire (ou écart angulaire), comptée sur l’écliptique. Les principaux aspects sont : la conjonction (distance nulle, les deux astres sont côte à côte dans le Zodiaque) ; le sextile (distance 60°) ; la quadrature (écart de 90°) ; la semiquadrature (45°) ; le trigone (120°) ; la quinconce (150°) ; l’opposition (180°, astres diamétralement opposés dans le Zodiaque).

Le sextile et le trigone sont favorables, la quadrature et l’opposition défavorables. La conjonction avec un luminaire, Soleil et Lune, est favorable. Dans la conjonction de deux planètes, la planète la plus puissante impose sa signification.

Comme les aspects rigoureux sont très rares, dans l’horoscope, l’astrologie admet une dizaine de degrés de flottement ; ainsi il y a conjonction astrologique si deux astres n’ont pas plus de 10° d’écart.

Pour simplifier, nous ne ferons pas ici entrer en compte un grand nombre d’éléments auxquels un traité d’astrologie devrait faire place : nœuds lunaires, antices et contre-antices, durées d’ascension, exaltations, termes et décans, signe fortune, profection annuelle, directions, faces, trônes, joies, exils et détriments.

Les astrologues les plus scrupuleux font encore intervenir l’influence individuelle – et traditionnelle depuis Ptolémée – des principales étoiles zodiacales (Aldébaran, Régulus, l’Épi), de quelques étoiles extra-zodiacales renommées, comme Sirius, Véga ou Antarès, ou des étoiles voisines de l’horizon et du méridien […].

Le cœur du problème

La tare essentielle de l’astrologie réside dans une extrapolation abusive des relations entre le Soleil et la Terre, dans une application fallacieuse d’incontestables lois à des thèmes particuliers. Il y a abus de déterminisme. Pour défendre l’astrologie, on vous dira : « Puisque le Soleil engendre les saisons et intéresse ainsi l’humanité entière, comment nier qu’il intéresse M. Durand en particulier ? Puisque la Lune entre en jeu dans le phénomène des marées, pourquoi sa présence, ou son absence, dans tel ciel de nativité, n’imprimerait-elle pas à l’âme telle tournure décisive ? Si les astres déterminent en quelque manière nos climats, pourquoi Mars ou Saturne ne contrôleraient-ils pas les guerres et les révolutions ? Si le cours des planètes est prévisible, pourquoi leurs influences sur l’avenir ne le seraient-elles pas ? »

Oui, en effet, pourquoi ?

Le tour de passe-passe est grossier : il s’opère dans le glissement du général au particulier, dans l’abandon des relations propres à la physique du Globe (globales comme leur nom le rappelle) pour des spécifications qui n’en découlent nullement, d’une particularité souvent ahurissante et qui n’ont, à aucune époque, été établies.

Oui, le Soleil chauffe la Terre et y entretient la vie : mais il ne s’ensuit pas qu’il s’intéresse à vos affaires de cœur ; oui, la Lune participe aux marées, mais elle ne vous conseille pas dans le choix d’un billet gagnant ; oui, la planète Mars est rougeâtre, mais ce rouge n’est ni celui du fer rouillé, ni celui du sang : elle porte le nom du Dieu de la guerre, mais ce nom que nous lui avons donné n’implique en rien qu’elle intéresse les vertus guerrières ni qu’elle engendre les conflits ; oui, Jupiter est une belle planète, mais sa présence au milieu de votre ciel de nativité ne garantit en rien votre succès au Baccalauréat (il vaut mieux avoir étudié le programme) […].

Les liens que Ptolémée, au second siècle de notre ère, établissait entre les planètes et nous, ces qualités de chaud, de froid, de sec, d’humide, ces pseudo-éléments (terre, feu, etc.), ces humeurs, cette métallurgie alchimique, tout cela serait touchant si les conclusions qu’il en a déduites n’étaient encore parole d’Évangile pour les astrologues contemporains […].

Vraie nature du rayonnement des planètes, son influence

Les planètes sont des corps petits et froids. Leur lumière est surtout de la lumière solaire, qu’elles nous renvoient comme des miroirs ; et non seulement cette lumière n’a pas de qualités propres puisqu’elle vient indirectement du Soleil – mais sa quantité est négligeable en regard des variations incessantes de l’activité solaire. Car le Soleil a des taches, des facules, des protubérances qui modifient d’un instant à l’autre son rayonnement. Ces variations rapides du flux solaire, dont aucun astrologue ne tient compte, sont cependant des millions de fois plus intenses, pour la Terre, que la somme des rayonnements planétaires !

Comme tout corps qui n’est pas à la température du zéro absolu, les planètes ont une émission propre ; mais en raison de leur basse température, cette émission est infrarouge. En outre, elle est mille fois moins abondante encore que la lumière visible réfléchie par la planète. C’est merveille d’avoir pu la déceler, récemment, avec les puissants moyens de l’astrophysique.

De cet infrarouge planétaire si infime, l’astrologie peut-elle tirer avantage ? Il est arrêté par le moindre obstacle (murs des maisons, vêtements, rideaux) et l’on n’expose nullement le nouveau-né tout nu à la lumière des planètes. D’ailleurs, les murs de la pièce, les meubles, la lampe, le bec de gaz sous la fenêtre, l’accoucheur même, débitent beaucoup plus d’infrarouge et irradient beaucoup mieux l’enfant que ne peut le faire la planète.

Dans une large mesure, les planètes ont des constitutions analogues (roches et gaz). Il est extrêmement improbable (même si nous admettions un mystérieux mécanisme de transfert des influences) que des corps semblables aient sur les affaires humaines des actions si différentes, et même contradictoires.

L’opinion des astronomes

Il n’existe pas, de nos jours, sur toute la Terre, un seul astronome, grand ou petit, qui croie à l’astrologie. Je n’ai pas l’intention d’abriter mes propos derrière le principe d’autorité : mais l’unanimité des gens qui connaissent le ciel est tout de même un fait qui a sa valeur. Au nombre de quelques milliers, munis de puissants moyens d’investigation, avides de trouver du nouveau, et qui en trouvent chaque jour (qui ne connaît l’essor de l’Astronomie contemporaine ?) les astronomes, en pleine connaissance de cause, opposent à l’astrologie une incrédulité complète et, aux charlatans qui s’en servent, une hostilité déclarée. L’importance du fait est si grande que les astrologues cherchent à le minimiser : hostilité de principe, disent-ils ; querelle de boutique ; esprit de chapelle ; « science officielle » jalouse de son monopole. Allons donc ! Qui peut le croire ? Qui empêcherait un astronome de publier son accord sur une loi astrologique, s’il la reconnaissait juste et bien fondée, et de s’illustrer d’autant mieux, par cette preuve, qu’elle serait plus inattendue ?

Et d’ailleurs, jusqu’au Moyen Âge, n’y eut-il pas des astronomes, et non des moindres, à pratiquer l’astrologie ? Pourquoi leurs successeurs en ont-ils abandonné le commerce ? La réponse est évidente ; les progrès de la science les ont convaincus de la fausseté de la doctrine astrologique.

Paul Couderc, L’Astrologie. Que-sais-je ? 5e édition, 1974. Page 45.

Nous sommes obligés d’admettre que des blocs rocheux entourés d’une atmosphère agissent différemment parce qu’ils portent des noms de personnages de conte de fées.

Au surplus, l’astrologie ne tient aucun compte des magnitudes apparentes ; Mars et Vénus ont des distances à la Terre qui varient de 1 à 7 selon l’époque : nul horoscope ne fait intervenir ce facteur distance (en astronomie, les effets sont généralement à l’inverse du carré des distances : l’action devrait varier de 50 à 1 pour l’horoscope, au cours de la révolution).

Si, entrant dans le jeu, nous tenons compte des photons planétaires venus jusqu’à la Terre, resterait à démontrer leur ahurissante sélectivité sur le nouveau-né, cependant que, dans les berceaux voisins, les enfants venus au monde trois ou six heures auparavant n’en seraient plus affectés. Pourquoi les astres agiraient-ils à l’instant de la naissance et non pas à d’autres ? L’objection a paru si valable que certains astrologues ont remplacé l’instant de la naissance par celui de la conception. À mon avis, ce n’est pas plus mal – ni mieux. Resterait ensuite à prouver l’influence élective de tel astre sur telle faculté mentale ; en ce domaine, les biologistes préfèrent vraiment incriminer l’hérédité et le milieu. Resterait encore à prouver le déterminisme à long terme, l’arrivée future des amis, des ennemis, des microbes, répondant à l’appel primitif de ces faibles lueurs céleste !, éparses parmi les lumières et parmi les calories de la ville ! Je m’arrête, nous n’en finirions pas […].

Il est d’ailleurs notoire qu’on ne convainc jamais un astrologue. Si vous lui montrez que l’action des planètes ne peut être que dérisoire, il vous répondra qu’une petite cause peut avoir de grands effets, que vous l’oubliez fâcheusement – et il vous fera une conférence sur les vitamines !

L’horoscope de naissance

Deux heures plus tôt ou deux heures plus tard, tous les signes et toutes les planètes auraient changé de maisons : le pronostic serait totalement différent. Si le principe même d’une prédétermination de l’avenir ne vous semble pas absurde, que pensez-vous de la détermination totale donnée en apanage à un unique instant, précis ? Les astres sont souverains sur l’enfant à 8 heures et seraient sans effet aucun à 10 heures, ni plus tard ? Que valent les horoscopes fondés sur des heures fausses ? Et tous ceux du passé, où l’heure était vague ? […].

Un cas dramatique

Le pôle nord de l’écliptique se trouve à 23,5° du pôle nord céleste. Les points de la Terre qui sont situés sur le cercle polaire ont leur zénith à 23,5° du pôle céleste. Donc, au cours du mouvement diurne, le pôle de l’écliptique passe chaque jour au zénith de tous ces lieux terrestres. Alors, l’écliptique coïncide avec l’horizon et ne traverse plus aucune maison. Il n’y a plus d’horoscope pour les malheureux qui naissent à ce moment-là. Pour ces Alaskiens, Canadiens, Groenlandais, Norvégiens, Suédois, Finlandais, Russes et Sibériens, quel peut être l’avenir, sous d’aussi affreux auspices ? Le ciel leur manque, à l’origine.

La précession des équinoxes


Le ciel étoilé derrière le rectangle centré sur le point vernal (équinoxe de printemps, intersection de l’écliptique – trait incliné blanc, trajectoire apparente du soleil – et de l’équateur céleste – trait horizontal). On voit le décalage dû à la précession des équinoxes en un peu plus de 1500 ans (la constellation du Bélier sort du rectangle, celle des Poissons y entre).

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1 L’équateur céleste (cercle tracé sur la voûte céleste en projection de l’équateur terrestre) et l’écliptique (cercle représentant la trajectoire annuelle du Soleil vu de la Terre) se croisent en deux points appelés points vernaux (γ et γ’). Ces deux points correspondent à la position du Soleil sur la sphère céleste au moment des équinoxes [Ndlr].

Publié dans le n° 288 de la revue


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L' auteur

Paul Couderc

Paul Couderc (1899-1981) était astronome à l’Observatoire de Paris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de (...)

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